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LE MEURTRE DU P. NUSSBAUM

Arrivée du P. Nussbaum qui, au débotté, raconte avec humour sa rencontre avec les brigands à la montagne de Kochu. Après palabre, ces Messieurs se sont contenté d’une piastre.

10 septembre. — Le P. Nussbaum, pressé par le muletier qui l’accompagne, reprend la route de Yerkalo ; les trois Vierges institutrices destinées à son poste partent avec lui.

20 septembre. — Deux jeunes gens de Yerkalo, en route pour g, nous annoncent qu’ils ont rencontré la caravane du P. Nussbaum au-dessous du village de Dong.

septembre. — Dans l’après-midi, deux messagers arrivent kalo. Ils nous apprennent que le P. Nussbaum a été tué par des brigands, à Pamé, dans la nuit du 17 au 18 courant. Cette nouvelle si inattendue nous jette dans la consternation et assomme littéralement. Le billet qu’ils nous remettent que les deux plus jeunes institutrices et le domestique du groupe ont été emmenés par les brigands. Enfin le scribe, au nom des chrétiens, me prie de me rendre au plus tôt à Yerkalo.

P. NUSSBAUM AVEC CHRETIEN DE YERKALO

plan est vite fait ; nous ferons d’abord la retraite pour lequel nous sommes réunis ; j’irai ensuite à Atendze prévenir le sous-préfet chinois et j’attendrai dans ce village l’arrivée des caravanes qui, chaque année à cette époque, ce qui comprend, avec Yerkalo, les Marches Yunnanaises de la Mission. Son livre “Trente ans aux Portes du Thibet Interdit”,  l’Imprimerie de Nazareth ( Hongkong) en 1939, renseigne de très intéressante sur les hommes et les choses du Thibet.à la foire de Tundjrouglines, pour gagner Yerkalo en leur compagnie.

M. Coquoz, trouvant peu prudent de me laisser partir seul,* propose de m’accompagner. Je le remercie de son aimable proposition que j’écarte précisément à cause du danger, et aussi parce que je ne puis prévoir combien de temps durera mon absence ; il me suggère alors l’idée d’avoir recours à M. Chappelet qui est toujours disposé à rendre service.

Nous envoyons sans retard lettres et télégrammes pour communiquer la nouvelle du meurtre.

24 septembre. — Malgré la pluie, le Père Burdin nous arrive. de bonne heure dans l’après-midi. Il a rencontré le courrier qui lui était adressé dans le vallon du Sila et l’a dirigé vers Tchrongteu pour prévenir le Père Ly et M. Chappelet.

Nous commençons dans la soirée les exercices de la retraite que la pensée de la disparition tragique de notre confrère éclaire et illumine. Il est convenu entre nous que le Père Burdin viendra, aussitôt que possible, nous rejoindre à Yerkalo, par le Tsarong, que le Père André reprendra la direction de son ancien poste de Bahang, que le Père Ly se chargera de Kionatong en même temps que de Tchrongteu et que M. Lovey s’exercera au ministère à Tsechung en mon absence. Par une lettre commune adressée à Mgr Valentin, nous lui communiquons cette décision dictée par les circonstances et lui demandons de ratifier ou de nous donner une autre ligne de conduite.

28 septembre. — Passage à Tsechung de deux chrétiens de Yerkalo. Dès que la nouvelle du meurtre de leur pasteur . . .  fut connue ( soirée du 18 septembre ), un groupe de chrétien* partit pour Pamé afin de rapporter le cadavre du Père. A cause de sa rapide décomposition, ils durent l’inhumer provisoirement près du village de Pamé. Les mêmes informateurs nous . . . .que les captifs ont été relâchés, sans avoir été molestés, le matin même du 18 septembre.

Ils nous apprennent aussi que les lamas administrateurs du district ont posé, par mesure de prudence, les scellés sur portes et fenêtres de la résidence et ont donné ordre aux tiens de veiller sur la propriété de la Mission.

septembre. — Service solennel en l’église de Tsechung à mémoire du cher P. Nussbaum. La messe fut célébrée par Père André et les chants exécutés par les retraitants . . . M. Chappelet, arrivé la veille, s’était joint ; ce dernier n’a pas hésité un instant à accepter l’invitation qui lui était de m’accompagner à Yerkalo.

1a octobre. — Le pont de corde de Tsechung est en fort mauvais état. Nous remontons le Mékong sur la rive droite traverser le fleuve au-dessous du village de Céré. Au pas-du fleuve, un ballot de couvertures tombe à l’eau : un . . . le ramène sur la rive et nous serons quittes pour le faire au village voisin.

13 octobre. — Arrivée à Atundze (Tékhing ).

4 octobre. — Première visite au sous-préfet chinois qui s’en va poursuivre les meurtriers et nous soumet le dossier de. .  . Ce dossier se compose de trois lettres, une lettre en . . . des chrétiens de Yerkalo, qui signalent l’attentat dont Nussbaum a été la victime, une lettre en thibétain du( majordome) du chef indigène de Dong qui, à la du 15 de la 5ème lune (16 septembre ), annonçait qu’un de brigands bien connue venait de regagner le maquis. Avant qu’ils ne rencontrent le missionnaire de Yerkalo sur . . . route, il a envoyé ordre aux villages de le protéger. ( Cet “ordre”n’arriva à Pamé que le soir même du meurtre. )La troisième lettre, en thibétain, était signée d’un brigand du nom de Tchrachi, qui déclarait n’être pour rien dans le  meurtre du P. Nussbaum.

Au cours de l’entretien, le préfet semble vouloir rendre responsable un assistant  du Chef indigène de Dong, Khangongpun, qu’il accuse d’être aux brigands de la région, et auquel il reproche de ne pas respecter ses ordres.

Nous lui annonçons notre intention de poursuivre notre jusqu’à Yerkalo, dès que les caravanes seront de retour . . . , et le sous-préfet, comprenant nos raisons, ne pas à notre projet. Le fils aîné de la famille chrétienne de Pamé, chez laquelle le P. Nussbaum a été saisi, nous donne quelques détails sur la captivité et le meurtre.

5 octobre. — Un chrétien de Yerkalo, prévenu du voyage, vient à notre rencontre. En cours de route, il a reçu quelques renseignements concernant spécialement les meurtriers. Nous l’emmenons au prétoire et lui demandons de faire sa déposition devant le sous-préfet qui en prend note. La bande a capturé le Père se composait de sept brigands, quatre d’entre eux sont de la vallée de Dong, un de Napou, le sixième de Ngulkhiokha ( rive droite du Mékong ), et le dernier, étranger au pays, est de Rinebonong.

Le sous-préfet note aussi les pertes subies tant par le Père Nussbaum que par ses compagnons de voyage : sept animaux: deux mulets du Père, deux mulets, deux chevaux et un . . .  propriété du conducteur des Vierges Institutrices.

Dans l’après-midi, nous faisons visite à un chef indigène, Yarkégongpun, qui se tient sur la réserve.

6 octobre. — Le mandarin vient nous rendre visite et s’engage de nouveau à poursuivre les brigands.

7 octobre. — Les caravaniers, très nombreux cette année commencent d’arriver de Tundjroulines. Parmi eux, se trouve une douzaine de chrétiens, et l’un des chefs de la région Salines, le lama Gun Andjrougt. Comme la veille nous avale renvoyé à Tsechung mulets et domestiques qui nous avaient conduits ici, nous louons trois chevaux pour continuer voyage, et préparons le départ.

8 octobre. — Dès 6h. 30 nous sommes en route. Aptta passage du col, descente dans le vallon de Dong. Près du lage, on attire notre attention sur trois pierres gravées, ex-à la mémoire de trois voyageurs tués à cet endroit en mai dernier. Il parait que l’un des meurtriers, Ts’étou, est celui qui a tué le Père Nussbaum. Nous nous arrêtons pour dîner en du village de Dong, là où le Père avait couché, il y a un. . . Cette nuit-là, ses compagnons qui ne dormaient pas, passer quelques hommes armés, filant dans la direction que voyageurs devaient suivre le lendemain.

Au village de Kochu, où nous passerons la nuit, le Gun Andjrougt nous envoie son économe avec quelques sions. La maîtresse de maison, nous apprend-on, n’est du brigand Tchrachi, qui a son repaire sur les mines, au hameau de Chieureu.

octobre. — Partis au point du jour, nous grimpons la rude derrière Kochu. C’est là que le P. Nussbaum avait rencontré les brigands, en descendant à Tsechung. Les voyageurs nous ont précédés se sont arrêtés au village de Kiong pour leur réfection. Nous nous installons près d’eux. Après le repas, se présente le beau-frère du chef indigène Khangong

Il regrette de ne pas avoir été prévenu du passage du et s’excuse de ne l’avoir pas fait accompagner. Nous . . . notre route, car l’étape à fournir est longue. Quand arrivons à Napou, le lama Andjrougt a déjà organisé le . . . . Nous faisons sa connaissance et nous nous retirons la maison voisine. C’est sous le noyer tout proche que it déroulé, le 17 septembre, le premier acte du drame. P. Nussbaum avait couché la nuit précédente à Songchu et mis en route de bon matin pour pouvoir atteindre Pamé facilement.

Au nord du village de Napou, en amont du de corde de Yulndjrokha, une femme qui se tenait au bord . . . , sur la rive opposée du Mékong, fit comprendre par testes aux voyageurs qu’un parti de brigands les attendait un peu plus loin sur la route. La caravane se replia sur Napou afin de prévenir le chef du village et lui demander son concours. brigands furent-i’s prévenus de ce repli, ou bien attendant Tsin leur proie, se décidèrent-ils d’eux-mêmes à venir voir qui se passait? Toujours est-il qu’ils se présentèrent au baum et engagèrent avec lui une longue discussion. vre Père eut beau leur exhiber un passeport en règle des thibétaines, les six énergumènes braquant leurs fusils tant leurs sabres sur sa poitrine, exigeaient de lui la somme de 300 piastres. Or le voyageur avait tout juste assez pour regagner Yerkalo. En fin de discussion, les brigands dont deux seulement étaient armés de fusils, se mirent ide recharger les animaux de la caravane et de les . . . Quelques villageois, qui ne se soucient sans doute pas pillage à main armée sur leur territoire, interviennent et les brigands à se contenter de huit paquets de thé et couvertures.

La discussion avait été chaude et les dévoués intermédiaires réclamèrent un pourboire qui leur fut octroyé. Il est compréhensible qu’après une telle rencontre, le P. Nussbaum et ses gens eussent hâte de quitter ce repaire de voleurs. La caravane se remit en marche. Arrivée à l’endroit où, deux ans plus tôt, le jeune Bouddha Vivant de la lamaserie de Khangppe avait été assassiné, un passant avertit le muletier que la roule était peu sûre. Les Vierges étaient d’avis de retourner à Na-pou, quand le Père, qui ne tenait pas à retrouver ses détrousseurs, décida de continuer la route. Avant d’aborder la rampe qui conduit à Pamé, la nuit survint, et le Père prit les devants accompagné de son domestique.

10 octobre. — De Napou à Pamé il n’y a que quatre heures de marche. Nous arrivâmes avant midi dans la famille chrétienne chez laquelle le P. Nussbaum espérait passer une nuit tranquille Tous les gens de la maison nous donnent qui un détail qui un autre, sur les dernières heures de la vie mortelle de notre confrère. Le Père et son domestique n’arrivèrent à Pamé que vers dix heures du soir ( 17 septembre.), suivis de près par les Vierges Institutrices et leur conducteur. Après un frugal repas chacun se retira pour se livrer au repos, le Père dans la chambre qui tient lieu de chapelle à l’occasion de la visite tille chrétiens, les Vierges et les domestiques sur la terrasse forme le toit des écuries et donne accès de plain-pied à la . . . ..

Vers minuit un homme monta sur la terrasse et, reconnaissant dans les dormeurs ceux qu’il cherchait, redescendit hâte l’échelle pour revenir quelques instants après avec quelques uns de ses compagnons. Fusils et coutelas en mains, ils donnaient ordre à tout le monde de se lever et rapidement leur lient les, mains derrière le dos. Ils envahissent ensuite la chambre missionnaire, qui s’est levé pour savoir de quoi il s’agissait. . . .  sans lui donner le temps d’enfiler sa robe chinoise, le rudoyent et l’attachent à une poutre. Alors commence le pillage: est de bonne prise, couchage, habits, etc. ; deux des brigands qui ont pénétré dans l’écurie, sellent les animaux de la caravane, et chargent leur butin. L’opération terminée, les brigands emmènent le Père sur la terrasse et l’attachent à l’échelle conduit au toit supérieur. Le missionnaire, qui en temps . . .n’était pas toujours très calme, garde le plus complet

Le départ s’organise. En tête de ce sinistre cortège, mulets, chevaux et âne, chargés du butin et dirigés par deux brigands.

Suivent les compagnons du Père et enfin le missionnaire précédé et suivi d’un brigand armé. Pour permettre au P. Nussbaum de descendre l’échelle, on lui délie les mains. Il fait remarquer n’étant pas habitué à marcher pieds nus (il n’a que ses chaussettes aux pieds ), il ne pourra emboîter le pas. On lui répond qu’il retrouvera son mulet un peu plus loin. Au lieu de re la route qui remonte le ravin à flanc de montagne, les brigands et leurs prisonniers s’engagent dans le sentier qui les conduit à la meule. Qu’arriva-t-il ensuite, on ne sait exactement.

Le P. Nussbaum exténué sans doute, voulut-il se reposer un instant ou refusa-t-il de continuer ? Le brigand qui humait la marche et serrait de près son prisonnier lui tira un coup de fusil dans le dos. La balle qui était entrée au-dessus dt l’omoplate gauche, près de la colonne vertébrale, traversant lr région cardiaque, sortit au-dessous du sein gauche. Cepen¬iat les captifs, qui n’entendirent même pas le coup de feu, mimaient leur route. A l’entrée du défilé qui réunit le val-supérieur de Pateu au vallon inférieur de Pamé, Anna, l’ainée des Vierges, prétextant qu’elle ne pouvait plus marcher, fut ligotée à un arbre et abandonnée.

Elle réussit aisément à dégager et regagna le village. Une femme qui revenait de la meule se heurta au cadavre du Père et prévint la famille chrétienne, qui se rendit immédiatement à l’endroit du meurtre se mit en devoir de transporter la victime à la maison. Au du jour, deux jeunes gens partirent pour Yerkalo avertir chrétiens de ce qui s’était passé. Dans la journée, on . . .à la toilette du cadavre et on eut la joie de voir rentrer à les quatre captifs, qui avaient gagné le large ou qui ont été relâchés. Le jeudi 19, une quinzaine de chrétiens, de rapporter la dépouille mortelle de leur pasteur à . . .constatèrent qu’il était impossible d’accomplir leur mission. le cadavre était démesurément enflé et entré en décomposition. Ils le revêtirent des habits sacerdotaux qu’ils avaient le déposèrent dans un cercueil et l’inhumèrent provisoirement, à flanc de montagne, sur une petite esplanade qui . . . le village de Pamé, le 20 au matin.

Accompagnés de quelques chrétiens, nous suivons les . . . du martyr, nous arrêtant longuement à l’endroit où notre frère fut tué, nous demandant comment le cadavre n’avait roulé au fond du ravin, tant le sentier est étroit et le déclive. De là nous montons au cimetière et récitons une prière pour notre confrère et ami, rappelé si tragiquement à Dieu.

11 octobre. — Couché à Zeulong, frontière Yunnan-Thibet.

12 octobre. — Nous arrivons à Pétines, centre du district des Salines. Un premier groupe de chrétiens nous avait cueillis à l’entrée du plateau et nous allons de conserve le représentant du chef indigène, Gun Kaokio, qui nous au à occuper l’une des chambres de la résidence et nous pro venir le lendemain, en personne, lever les scellés qu’il a posés sur toutes les portes et fenêtres. Après l’avoir re une fois de plus pour cette démarche, nous grimpons le
lon qui mène à Yerkalo, où nous arrivons un peu avant midi.

Notre présence au milieu d’eux prouve aux chrétiens que nous ne les abandonnerons pas, quoi qu’il arrive, et cette . . . ramène le calme dans la communauté chrétienne.

Yerkalo, — 13 octobre, — 11 novembre. — Inventaire, accompagné d’un nettoyage superficiel. Le cher Père Victor avait une garde-robe aussi bariolée que celle du Père Ly. Les “Y lobas ” en profitent. On verra quelque temps chemise de leur flotter sur leurs dos, ou tibias étroitement serrés dans pantalons européens. Les familles chrétiennes viennent les nouveaux arrivants et je profite de leurs visites pour remettre à la page. L’examen porte d’abord sur l’état de . . .  des familles, puis sur le fermage des terres de la M’ et enfin sur les dettes que chacun a pu contracter près de curé. A l’occasion, nous nous renseignons sur les changements qui se sont produits dans l’administration du district tantôt dix ans et tout compte fait, il n’est pas si radical croyais. La lamaserie de Sogun, dans la personne de dent: ses membres, Gun Akhio et Gun Andjrout, est chargée de la . . .tice, de la garde nationale et des services de la corvée. contrôle aussi la gabelle, de concert avec un délégué du du Kham. L’impôt foncier, qui a été diminué du tiers, perçu chaque année par les émissaires du Gouverneur et . . .  à la nourriture de la troupe d’occupation, à Yentsing les camps voisins.

La police locale, la douane et la . . . de la gabelle sont assurées par deux escouades de thibétains, 20 à 30 hommes. . . ois la conversation s’envole loin des limites du district. apprenons successivement que la bande du brigand Tchraci est allée opérer au Tsarong ; que, sur ordre du Khangong la milice de huit hameaux a réussi à tuer deux des meutriers du P. Nussbaum et à blesser grièvement un troisième. . . .eusement ce nettoyage n’a pas été approuvé par le susdit i qui, au retour du Tsarong, a menacé son chef et lui a plusieurs fusils. On dit que les autres brigands qui ont participé au meurtre de notre confrère sont venus grossir la bande de Tchrachi, que les Chinois d’Atundze, qui paraissaient d’en finir avec cette bande, n’ont pas réussi cette fois leur opération et que les brigands ont pu leur échapper.

A l’occasion de la Toussaint et de la fête des Morts, prières et funèbre à la mémoire du défunt. I.e lendemain, dimanche. . .-novembre, un groupe de chrétiens, qu’accompagne M. Chappelet part pour Sogun, présenter leurs hommages au jeune bouddha-vivant, qui a été intronisé dans sa lamaserie de Sogun. Chappelet, enchanté du voyage et de la réception qui lui fut accordé rentrait à Yerkalo le 8 novembre.

Extraits du Journal du Père Françis Coré, du diocèse de Coutances, parti le 10 juillet pour le Thibet, est supérieur de la partie S. O. de la Mission du Thibet

AVE MARIA

dmc