Yerkalo
Altitude 2640 m
En tibétain Tsakha = pays du sel. En chinois, Yentsing = puits de sel
Le village de Yerkalo est situé à 300m au-dessus du Mékong, sur la rive gauche. Le plateau de Yanjing se divise en deux plaines sœurs séparées par un profond ravin dont le torrent alimente les cultures.
D’un côté, Pétine le village Mosso Thibétain appelé Xia-Yanjing (Yanjing inférieur) de l’autre, c’est Yerkalo ou Shang-Yanjing (Yanjing supérieur) le village chrétien.
MAURICE TORNAY PAR P. SAVIOZ
Voici 30 ans: Le martyr du père Maurice Tornay (Souvenirs du P. Alphonse Savioz)
Pour commémorer le trentième anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu Maurice Tornay, 11 août 1949, je voudrais rappeler quelques souvenirs des cinq mois passés avec lui à Atuntze, juste avant son départ pour Lhasa et son sacrifice suprême. Avant de vous présenter quelques traits de l’attachante figure du Père Tomay, vous me permettrez d’abord de situer les lieux et circonstances des derniers mois de son pèlerinage terrestre.
YERKALO PAR BOB CHAPPELET
YERKALO – FRANCIS GORE – VINCENT LY
Le Père Goré dira souvent qu’il a été pendant 10 ans curé de Yerkalo. Cela doit donc être vers 1918 qu’il y fut nommé. C’est qu’à l’époque il fallait à Yerkalo un missionnaire qui n’ait pas froid aux yeux, qui possède à fond son chinois et son thibétain. Car à l’époque, Yerkalo est encore sous administration chinoise. Le village fait partie de la préfecture de Batang, ville thibétaine à trois ou quatre jours de cheval de Yerkalo, où se trouve le siège du préfet chinois.
Il y a aussi une petite colonie chinoise et une importante mission protestante, plus une garnison chinoise de 100 à 150 hommes. Yerkalo se trouve à quelque huit jours de cheval au nord de Tsechung, toujours dans la vallée du Mékong; c’est la première mission thibétaine. Un gros torrent, coulant au fond d’un profond ravin, coupe en deux le plateau de Yerkalo, que d’énormes glissements de terrains ont formé jadis au pied de la montagne.
SAVIOZ SUR LES PAS DE MAURICE TORNAY – 1996
Après 16 étapes de marche vers Lhassa, le Père Tornay fut arrêté et forcé de rebrousser chemin.
Il fut tué avec son fidèle domestique Doci, dans une embuscade organisée par les lamaseries de la région de Yerkalo. Le meurtre eut lieu sur le versant chinois du Choula, col faisant frontière entre le Thibet et la province du Yunnan. Dans la petite caravane de retour, deux des compagnons serviteurs purent s’échapper et revenir à Atundzé (Deqin), à deux journées de marche du lieu du meurtre.
Le Père Savioz, dans cet article, reppelle le départ du Père Tornay depuis Atundzé et le retour douloureux de la petite caravane, avant de raconter les circonstances qui l’ont conduit à son pèlerinage «sur les pas du bienheureux Maurice Tornay».
LES CHANOINES DU GSB AU YUNNAN (1)
Le début de la mission
L’objectif de la Mission du Tibet, par la suite appelée “Mission de Tatsienlu [Kang Ding]”, était l’évangélisation de ce pays. Vu les traités inégaux imposés à la Chine, cette mission put s’installer le long de la frontière sino-tibétaine, mais fut expulsée du Tibet. La Société des Missions étrangères de Paris, qui gérait cet immense diocèse, invita les chanoines du Grand Saint-Bernard à se rendre dans cette région frontière. Conformément au but principal de la congrégation – qui était d’ouvrir des hospices près des cols pour venir en aide aux voyageurs – les chanoines avaient pour objectif de construire, dans le Yunnan du nord-ouest, un hospice selon le modèle du Grand Saint- Bernard.
LES CHANOINES DU GSB AU YUNNAN (2)
La mission pendant les années de la guerre civile
Si la fin de la deuxième guerre mondiale engendra de nombreuses espérances, les réalités ne se modifièrent que légèrement. Le Yunnan était administré par un gouverneur qui ne dépendait que formellement du gouvernement de Nanjing. Les régions reculées de ce vaste territoire continuèrent à être le théâtre de combats sporadiques.
LES CHANOINES DU GSB AU YUNNAN (3)
La mission face au régime communiste
Les forces de l’Armée Populaire de Libération n’occupèrent la pointe nord-ouest du Yunnan qu’au cours du printemps 1950. Elles ne rencontrèrent qu’une résistance plutôt faible et furent accueillies très favorablement par une population durement éprouvée durant des mois par les violences et les pillages effectués par les milices tibétaines et celles des chefs locaux:
“Au début de 1950, la “libération” par les milices régulières rouges fut accueillie avec soulagement par la population de Weisi et par les diverses peuplades de cette région frontière. Les Tibétains, par leurs pillages et leurs excès avaient travaillé en faveur des communistes”.
Récit du meurtre de Maurice TORNAY par Francis GORE MEP
Nous avons dit que les missionnaires chassés du Thibet en 1865 s’étaient retirés à la frontière sur territoire chinois. C’est ainsi que les Pères Desgodins et F. Biet fondèrent la chrétienté de Yerkalo, sur le Mékong ( 29° de latitude ).
Cette région était administrée par les deux chefs indigènes de Batang, sous le contrôle de la Chine. Après la révolte de 1904 – 1905, elle fut érigée en sous-préfecture, sous le nom de Yentsing et, jusqu’en 1932, administrée par un sous-préfet chinois. A cette dernière date, un lama de la région désarma les troupes chinoises, chassa le sous-préfet et prit en main l’administration.