Skip to main content

VIE DU SERVITEUR DE DIEU TORNAY MAURICE (II) (art. 6 à 7)

II. VOCATION RELIGIEUSE

Art. 6

En septembre 1925, le Serviteur de Dieu entrait au collège de l’Abbaye de St-Maurice dans l’intention de se faire chanoine régulier du Grand-St-Bernard. Mais il eut bientôt une grave tentation à surmonter. Se rendant compte de la facilité qu’il aurait pour mener à bonne fin ses études, une certaine suffisance lui fait perdre un temps le goût de sa vocation : il voudrait se faire avocat

pour prendre part à la vie politique, gagner de l’argent et enrichir sa famille. Mais au fond de lui-même il priait la Sainte Vierge de réaliser le rêve de son enfance. C’est ainsi qu’il triompha de cette tentation obsédante.

Doué d’une belle intelligence, il fit d’excellentes études. Au théâtre du collège, il tint des rôles importants et délicats. Ame très sensible, Maurice Tornay aimait la poésie et la belle musique. Dans toute sa correspondance de collégien nous découvrons une grande affection pour sa famille, une reconnaissance émue pour tous les bienfaits qu’elle lui prodiguait, un attachement tendre et fort aux lieux de son enfance, un effort continuel pour accepter tous ces détachements voulus par Dieu.Toujours la pensée de la vanité des choses terrestres, du temps qui fuit, de la mort, du seul bonheur vers lequel nous devons tendre le préoccupe : c’est le refrain qu’il répète constamment à ceux qu’il aime.

Art. 7

Au mois de mai 1930, Maurice Tornay fait un pèlerinage à Lour¬des qui l’impressionne profondément. L’année 1930-31 est la dernière qu’il passe au collège : il en sort brillamment, enlevant la première place avec son futur confrère Angelin Lovey. Le 12 juillet 1931 il sollicite son admission au noviciat des Chanoines Réguliers du Grand¬St-Bernard. Le but qui inspirait sa démarche était triple : correspondre à sa vocation de quitter le inonde, conduire les âmes à Dieu, se sauver lui-même. Il promettait en même temps de manifester la meilleure vo¬lonté pour se dépouiller de lui-même et devenir un prêtre semblable le plus possible au grand législateur de l’Ordre, S. Augustin.

Art. 8

Le 25 août 1931, au cours de la messe célébrée par le chanoine Rouiller, prieur claustral, il reçoit l’habit des Chanoines Réguliers du Grand-St-Bernard des mains du R'”e Prévôt Théophile Bourgeois. Le chanoine Nestor Adam, Maître des novices, s’occupe du nouveau venu. Il y avait dans le Serviteur de Dieu un très grand désir de perfection et il s’est efforcé durant le noviciat — cela d’une manière évidente — de corriger sa nature primesautière, violente et tumultueuse. En dépit de son caractère indépendant il fut d’une obéissance admirable.
Art. 9
Le 8 septembre 1932, il prononce ses voeux simples dans l’église du Grand-St-Bernard. Sa famille a remarqué un changement dans son caractère : il devient plus austère, plus posé, leur parlant avec toujours plus d’insistance des choses de l’âme et de l’éternité. Il témoigne aux siens une affection toujours plus croissante, son grand souci est de les unir à Dieu et de les rendre plus pieux.
Le lendemain de sa profession simple il descend à Martigny pour y subir une visite médicale. On lui découvre un ulcère à l’estomac. Il doit suivre un régime très sévère : il le fera avec un grand esprit de mortification.

EXTRAITS tirés d’une brochure intitulée « Articles sur la vie et la renommée du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY – Chanoine Régulier du Grand Saint-Bernard 1910-1949 » – parue en 1953 à l’Imprimerie St-Augustin – St Maurice (Suisse) – sous la responsabilité du Vice-Postulateur de la Cause – tout en précisant que le S. de D. est devenu Bienheureux par décret du Saint Pape Jean-Paul II quarante ans plus tard le 18 mai 1993.