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VIE DU SERVITEUR DE DIEU TORNAY MAURICE (IV) (art. 12 à 15)

IV. VOCATION MISSIONNAIRE

Art. 12

Depuis l’entrée au noviciat, l’idée de partir aux missions lointaines du Thibet s’était précisée de plus en plus dans l’âme de Maurice Tornay. Le 10 janvier 1933, les quatre premiers missionnaires quit¬taient Martigny. Bientôt le chanoine Melly, supérieur de la Mission, demandait du renfort. Mgr Bourgeois lui répondait en disant qu’il ne disposait que d’un prêtre, d’un frère convers et d’un étudiant en théologie ; encore hésitait-il

pour ce dernier qui se relevait d’une maladie. A la pensée que cet étudiant serait plutôt une charge pour la Mission, le chanoine Melly se montrait peu disposé à le recevoir. Mais par ailleurs Mgr Bourgeois le rassurait en lui disant que la santé de M. Tornay s’était affermie, que ce jeune chanoine était un sujet de choix qui travaillerait seul et avec ténacité. Son départ fut donc décidé.

Après un séjour de quelques semaines à Fribourg pour s’initier à la médecine et à la thérapeutique dentaire, le Serviteur de Dieu quittait Martigny le 24 février 1936 et deux jours plus tard il s’embarquait à Marseille en compagnie du chanoine Cyrille Lattion et du frère Nestor Rouiller.

La veille de son départ il rencontrait à Martigny le chanoine Gabioud, son ancien professeur de philosophie, et lui confiait en termes très clairs qu’il se rendait aux Missions uniquement dans le but de se sanctifier par le dévouement, la souffrance et la mortification. Con¬naissant son tempérament, il affirmait ses craintes de voir la vie tran¬quille du pays natal le précipiter dans la routine et la tiédeur.

La séparation d’avec les personnes et les lieux qu’il aimait fut très douloureuse pour le Serviteur de Dieu dont l’âme était d’une grande sensibilité. Il avait l’intuition très nette que ce départ était définitif, que jamais plus il ne reverrait sa patrie terrestre.

Art. 13

Le Serviteur de Dieu accompagné de ses deux confrères débarque à Haïphong, continue sa route par Hanoï et Kunming, traverse le Yunnan qui à cette époque est le théâtre d’une guerre civile, et arrive finalement à Weisi dans les Marches Thibétaines, le 8 mai 1936.

Il se met au travail sans tarder. Il achèvera régulièrement le cycle de ses études théologiques sous la direction de trois confrères qui lui feront subir un examen chaque trimestre.

Ait. 14

Parallèlement à l’étude de la théologie, le Serviteur de Dieu se fa¬miliarise avec la langue chinoise : il arrive à retenir sept mille caractères en une année. Dès l’automne 1936 il possède suffisamment la langue chinoise pour donner quelques cours aux élèves du Probatoire.

Art. 15

En 1938, accompagné de M. Robert Chappelet, il se rend à Hanoï où Mgr Chaize, Vicaire Apostolique, lui confère successivement le sous-diaconat, le diaconat et la prêtrise, les 20, 22 et 24 avril.

EXTRAITS tirés d’une brochure intitulée « Articles sur la vie et la renommée du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY – Chanoine Régulier du Grand Saint-Bernard 1910-1949 » – parue en 1953 à l’Imprimerie St-Augustin – St Maurice (Suisse) – sous la responsabilité du Vice-Postulateur de la Cause – tout en précisant que le S. de D. est devenu Bienheureux par décret du Saint Pape Jean-Paul II quarante ans plus tard le 18 mai 1993.