VIE DU SERVITEUR DE DIEU TORNAY MAURICE (IX) (art. 49 à 54)
IX. LES DEMARCHES AUPRES DES AUTORITES CONSULAIRES
Art. 49
A ces nouvelles affligeantes, le chanoine Tornay réitère ses démarches auprès de Mgr Valentin et des autorités consulaires. Mais de celles-ci il n’obtient que de belles promesses.
Le Serviteur de Dieu voudrait alors tenter un coup direct :
se rendre à Lhassa sous un déguisement et plaider lui-même sa cause, « car, dit-il, Lhassa ignore tout ce qui s’est passé à Yerkalo ou bien n’en connaît que la version mensongère fournie par les lamas ». Mais ses Supérieurs ne lui permettent pas ce voyage, le jugeant dangereux et problématique.
Art. 50
En novembre 1947, le chanoine Tornay s’installe à Atuntze, chré¬tienté abandonnée par pénurie de missionnaires. Bien qu’étant plus au sud, il peut continuer son ministère auprès des Yerkalobas toujours en voyage pour la vente du sel.
Art. 51
Sur ces entrefaites le P. Coré, vicaire général, est invité par Mgr Derouineau, archevêque de Kunming, à faire représenter sa Mis¬sion dans la capitale du Yunnan, à l’occasion de la visite de l’Inter¬nonce en Chine, S. E. Mgr Riberi. Le P. Goré, sachant que le chanoine Tornay serait heureux de rencontrer l’Internonce pour le mettre au courant de ses difficultés, lui transmet l’invitation de l’archevêque. Le Serviteur de Dieu ne manque pas de sauter sur l’occasion et il arrive à Kunming la veille de Noël. Malheureusement Mgr Riberi, retenu à Nanking pour de graves affaires, annonce son arrivée pour la fin février seulement.
Art. 52
Le chanoine Tornay occupe au maximum ces mois disponibles : cours de médecine à l’hôpital Calmette, démarches auprès des autorités consulaires, correspondance soit pour alerter le monde du scandale de Yerkalo, soit pour demander une croisade de prières en faveur de ses chrétiens.
Grâce à sa connaissance de la langue chinoise, il fait du ministère et il prêche même une retraite pour remplacer un Père tombé subite¬ment malade. C’est encore à Kunming qu’il apprend la mort de sa mère.
Art. 53
Le Serviteur de Dieu ne perd pas de vue le but de son voyage et comme en mars 1948 Mgr Riberi tarde encore à venir, il s’en va le rejoindre à Shangaï. L’Internonce présidait dans cette ville une confé¬rence relative au développement des écoles. Mgr Derouineau demande au chanoine Tornay de bien vouloir l’y représenter et lui fournit quelque argent pour couvrir les frais du voyage.
Art. 54
A Shanghai, le missionnaire a de longs entretiens avec l’Internonce qui s’intéresse à son affaire et l’encourage à se rendre à Nanking.
A Nanking, le Serviteur de Dieu parle avec fermeté aux Thibétains qui représentent leur gouvernement auprès de Tsiang Kaiche et les met en relation avec l’Internonce ; il rencontre également quelques mem¬bres des Légations, entre autres le ministre de Suisse, M. de Torrenté. Tous lui manifestèrent quelque sympathie, mais leur assistance n’alla pas plus loin.
Devant l’impuissance de la diplomatie, le chanoine Tornay sollicite de Mgr Riberi l’autorisation de se rendre lui-même à Lhassa. L’Inter¬nonce y consent et lorsque le missionnaire quitte Nanking, il lui remet 200 dollars U.S.A. pour ses frais de voyage à Lhassa.
EXTRAITS tirés d’une brochure intitulée « Articles sur la vie et la renommée du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY – Chanoine Régulier du Grand Saint-Bernard 1910-1949 » – parue en 1953 à l’Imprimerie St-Augustin – St Maurice (Suisse) – sous la responsabilité du Vice-Postulateur de la Cause – tout en précisant que le S. de D. est devenu Bienheureux par décret du Saint Pape Jean-Paul II quarante ans plus tard le 18 mai 1993.