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VIE DU SERVITEUR DE DIEU TORNAY MAURICE (XIII)(art.81 à 82)

XIII. LA RENOMMEE DU MARTYRE

Art. 81

Après la mort du missionnaire, des protestations véhémentes partirent en direction de Yerkalo et de Karmda.

Le mandarin d’Atuntze envoie une lettre à Yerkalo et promet d’avertir le gouverneur de Chamdo.

M. Houang, directeur du comité national joint ses protestations à celles du sous-préfet d’Atuntze, M. Tchen, par l’entremise de M. Tso, délégué du Bureau des Affaires thibétaines et mongoles en résidence à Chamdo.

Tous expriment leurs regrets et promettent d’agir contre les assassins.

Enfin, les chanoines Lovey et Savioz dressent un acte d’accusation circonstancié pour les diverses autorités de la place.

Art. 80

En 1950, à l’époque où les communistes chinois entraient au Thibet, d’un commun accord les chrétiens de Yerkalo portèrent l’affaire de l’assassinat de Doci, fils de Cyrille, devant le Pongdats’ong. Pour avoir tué Doci, la lamaserie de Karmda fut condamnée à une amende de 1000 piastres et d’un fusil. Le montant de l’amende fut attribué à la famille de Doci.

Le meurtre du chanoine Tornay fut immédiatement considéré comme un véritable martyre, soit par les chrétiens des Marches Thibé¬taines, soit par les missionnaires. Ceux-ci ont manifesté clairement et constamment leur conviction aussi bien en Chine qu’en Europe. Cette conviction s’affermit chaque jour davantage, spécialement dans la Congrégation des chanoines réguliers du Grand-St-Bernard.

Quand les missionnaires, confrères ou non du chanoine Tornay, parlent ou écrivent à son sujet, ils le qualifient de martyr de la foi :

1. — Mgr Adam, Prévôt du Grand-St-Bernard, écrit dans le faire- part daté du 21 septembre 1949 : « Assassiné en haine de la foi dans les Marches Thibétaines.

2. — Le P. Goré, vicaire général de Kangting résidant à Tsechung, dans la notice nécrologique datée du 30 août 1949, l’appelle « notre martyr ».

3. — Le 22 septembre 1949, un service solennel eut lieu en l’église de Tsechung pour le repos de l’âme des deux victimes. Avant la messe qu’il célébra, le chanoine Lovey fit leur éloge funèbre en commentant la phrase fameuse : « Sanguis martyrum, semen christianorum ».

Il est considéré comme martyr de la foi par le témoignage de plu¬sieurs personnalités religieuses et civiles qui, en apprenant la nouvelle de cette mort, présentent à la Congrégation du Grand-St-Bernard leurs condoléances et leurs félicitations. Particulièrement frappant est le té¬moignage de l’ancien Ministre de Suisse en Chine, M. de Torrenté.

Art. 82

La renommée du martyre a suscité chez plusieurs, spécialement chez ceux qui ont vécu avec le Serviteur de Dieu, une vraie dévotion envers lui.

Plusieurs se recommandent à lui et affirment avoir été exaucés dans leurs prières, ainsi :

Les missionnaires du Grand-St-Bernard expulsés des Marches Thi¬bétaines par les communistes chinois et réfugiés à Hongkong eurent de graves difficultés pour trouver un nouveau champ d’apostolat en Ex¬trême-Orient. Ils confient les démarches entreprises au chanoine Tornay et le 11 août 1952, jour anniversaire de sa mort, ils obtiennent les visas pour Formose.

Comme il sera prouvé etc.

Hos articulos pro nunc, cum facultate alios addendi, non se tamen adstringens ad onus superfluae prohationis, de quo iterum protestaiur ut supra etc.Datum Octoduri, in Festivitate Omnium Sanctorum Canonicorum Regularium die 5 Martii 1953.

CAROLUS GIROUD, CR. Montis Jovis

Causae Vice-Postulator

EXTRAITS tirés d’une brochure intitulée « Articles sur la vie et la renommée du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY – Chanoine Régulier du Grand Saint-Bernard 1910-1949 » – parue en 1953 à l’Imprimerie St-Augustin – St Maurice (Suisse) – sous la responsabilité du Vice-Postulateur de la Cause – tout en précisant que le S. de D. est devenu Bienheureux par décret du Saint Pape Jean-Paul II quarante ans plus tard le 18 mai 1993.