EUCHARISTIE DANS LA CHINE DE MAO
Le viatique porté par le petit ange
Un jour, les chrétiennes qui languissaient dans la cellule voisine de la mienne eurent un geste qui était digne de leurs soeurs des premiers siècles de l’Eglise. Dans la troisième cour de la prison était détenue une de leurs amies, Joséphine Ly, qui, en raison de sa foi et de son courage, avait été reléguée dans une cellule humide et sombre. Ces femmes pensèrent : il faut lui faire parvenir l’eucharistie.
Comment faire? Elles pensèrent une fois encore à la petite Siao Mei. Pendant quelques jours, elles lui firent soigneusement la leçon. Lorsque le moment arriva où la sentinelle avait l’habitude d’ouvrir la porte pour faire sortir Siao Mei de la cellule, les jeunes femmes chrétiennes prirent un fragment d’hostie consacrée, elles l’enveloppèrent dans un petit mouchoir propre et elles le mirent dans la petite poche du vêtement de la fillette, juste sur son coeur. La mère de l’enfant prit la petite fille dans ses bras, elle l’éleva à la hauteur de son visage et lui demanda : « Dis-moi, Siao Mei, si la sentinelle trouvait l’hostie sur toi, que ferais-tu, toi ? » La fillette répondit calmement : «Je la mangerais et je ne la donnerais pas au gardien. »