Instruments aratoires au Thibet
1° La charrue est bien simple comme vous le voyez. Si le propriétaire est assez riche pour avoir une paire de bœufs, il les attèle au joug avec une corde de bambou. Sinon, quatre personnes, appuyant leur poitrine contre le joug, poussent la charrue en avant, pendant qu’une cinquième la dirige par derrière.
2° La bêche ou plutôt le levier, est un instrument avec lequel ils défoncent les terrains pierreux ou remplis de racines.
3° La pioche, ou Kia-ka a le manche et la courbe faits d’une seule pièce.
4° Le sarcloir est à peu près de même forme que la pioche, mais il est beaucoup plus petit, et souvent il n’a pas de pointe en fer.
5° Quelques agriculteurs ont aussi la faucille, mais sans dents.
6° Pour battre les grains sur les terrasses des maisons, ils se servent du fléau, un peu différent du nôtre. Ils le tiennent par le bois le plus gros et le plus court, et frappent avec le plus mince qui est le plus long.
7° Pour vanner, les Thibétains ne connaissent d’autre moyen que d’utiliser le vent, et naïvement ils sifflent tant qu’ils peuvent pour l’appeler à leur aide.
8° Pour achever de purifier les grains, ils ont un petit vase à main, appelé Lama; ils s’en servent très adroitement. Pour porter les céréales, ils ont de grands paniers en bambou tressé; pour les faire sécher, ils se servent d’une grande volette ronde avec un rebord de 3 pouces de haut; le tout est en bambou.
Leurs greniers sont faits comme leurs maisons; ils n’ont pas de fenêtres. Dans l’intérieur, ils ont de grands coffres avec des séparations pour chaque espèce de grains, ou bien de grands paniers en bambou, qui contiennent de 15 à 20 boisseaux. A la moisson, ils ne font que couper les épis, et laissent la paille qu’ils enterrent en labourant. C’est là tout l’engrais qu’ils mettent dans leurs terres.
DESGODINS
Source: Annales de la Société des Missions-Etrangères, 4e année, 1901