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DECES DU “PATRIARCHE” DU LOUTSEKIANG

Le dernier patriarche laïc du Nujiang, GUY, s’est endormi dans la mort à cause de sa maladie, le 31 décembre 2014, à l’âge de 74 ans.

Le 2 janvier 2015, sa dépouille mortelle a été transportée de Gongshan à Aloulaka, ce qui représente 56 kilomètres de route, accompagnée d’une vingtaine de voitures.Elle a traversé les paroisses de Youlaka et Pengda. Quand le cercueil est passé devant la chapelle, les cloches ont sonné pour saluer Guy.

A la paroisse de Congni il y a sept groupes de paroissiens des montagnes qui ont attendu pour lui rendre un dernier hommage. Ensuite Guy a été transporté jusqu’au cimetière d’Aloulaka par deux centaines de jeunes à pieds, puis il a été enterré à côté de ses frères Jean et Denis. La célébration d’enterrement a été conduite par deux prêtres ; avec les séminaristes, les religieuses et les paroissiens, on compte environ deux ou trois mille personnes.

GUY fils de ZACHARIE

Guy a eu dix frères et sœurs, il est le quatrième, son père est Zacharie. Tous les Thibétains connaissaient ce dernier, il fut un grand personnage parmi eux. Pendant la persécution religieuse au Thibet, quand tous les missionnaires ont été chassés par les communistes, Zacharie a repris la mission d’annoncer l’Évangile au milieu des Thibétains.

Enfin, après avoir été séparé de sa femme et de ses enfants, il a été obligé de fuir son pays, en 1960. Il est arrivé à Taïwan, où il a vécu 30 ans. Après la libération de la Chine, il est retourné au Thibet continuer sa mission, jusqu’à sa mort, à l’âge de 103 ans. Quand il a dû fuir son pays, son deuxième fils Jean a pris sa place ; celui-ci a discrètement encouragé les chrétiens thibétains, pour qu’ils gardent leur foi, jusqu’au sa mort à l’âge de 56 ans.

Ensuite, c’est le troisième fils de Zacharie, Guy, directeur des infrastructures routières, qui a repris le flambeau car l’Église avait besoin de lui. Il a pris sa retraite avant l’âge normal. En 1998, il est devenu responsable de la communauté catholique thibétaine dans le bassin de la Salouen. Depuis, il assumait sa mission en faisant construire huit nouvelles églises, en réparant des vieilles églises, en envoyant des jeunes filles au couvent et des garçons au séminaire.

” J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi

Timothée 4

Toute sa vie était un bienfait, annonçait l’amour de Dieu. Il avait rencontré des difficultés, mais il avait continué sa mission, comme l’apôtre saint Paul a dit : ” J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi.  Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.” ‘(Timothée 4 : 7-8)

Il y a environ dix mille personnes dans la communauté catholique thibétaine, une trentaine d’églises, dont dix-huit dans le bassin du Salouen. Les difficultés pour l’évangélisation ont toujours été nombreuses : le transport (certains endroits ne sont accessibles qu’à pied), la langue différente, la vie pauvre. Aujourd’hui, il n’y a que deux prêtres thibétains, qui puisent leur courage dans l’élan missionnaire des anciens ; Zacharie, Jean et Guy laissent un précieux témoignage de l’amour de Dieu.

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