Louis Emery (Lens 11.10.1919 – 21.01.2009)
- Il intègre le Grand-Saint-Bernard en août 1939 et est ordonné prêtre en 1946.
- Il occupe le poste de Tchrongteu dans les Marches thibétaines jusqu’à en être chassé en 1952 par les communistes.
- Il part alors avec ses confrères pour Formose.
- Il revient en Suisse en 1965 (après avoir été expulsé de Taïwan vu sa défense « virile » de ses paroissiens), et s’occupe de la revue pendant de nombreuses années.
- Il vit ses dernières années à l’hospice du Simplon et au home du Christ-Roi à Lens.
- Il y décède en 2009
LES DERNIERS MISSIONNAIRES QUITTENT LES MARCHES THIBETAINES DU YUNNAN
Tchrong-Teu, 11 mai 1952 — Le troupeau abandonné. — Ils arrivèrent un samedi soir. Quatre soldats de fa police et quatre officiels du Yamen. Quand nous fûmes tous réunis dans le bureau du Père, ils nous déclarèrent, à M. Chappelet et à moi, que le Gouvernement du peuple nous invitait à Kunming, capitale de la province, pour traiter de certaines affaires. Dans deux jours nous devions avoir quitté notre poste de Tchrong-Teu. Nous savions fort bien à quoi nous en tenir. C’était la brutale expulsion. Nous nous y attendions depuis un an.
LA VENUE DES INNOCENTS-1
Une fois de plus, je me penche sur mon passé. Et une fois de plus, nous nous retrouvons dans la vallée de la Salouen, à la résidence de Tchrongteu. Nous sommes en janvier 1950. M. Emery est à Bahang, chez le Père André. Je suis seul, assis dans ma chambre à l’étage, j’examine notre situation. Pour le moment, cela ne va pas trop mal. Après le massacre à Seking du mandarin communiste et de ses camarades, en novembre passé, par la bande de «l’immortel» Lozong et de ses 150 brigands thibétains, le communisme a pratiquement cessé d’exister dans la vallée.
LA VENUE DES INNOCENTS-2
Je me mets en route avec Aqui. Nous arrivons à Ponda vers 10 heures du matin, neuf heures peut-être car nous étions partis très tôt. Nous passons le fleuve et, après avoir déjeûné, nous continuons sur Liouragan. Le spectacle qui m’attend au milieu du village, je suis sûr que je ne l’oublierai jamais! En-dessous de la piste, dans la rizière, il y a cinq cents Lissous Noirs assemblés; un spectacle d’une beauté sauvage extraordinaire ! Ces hommes hirsutes, bronzés, presque noirs, avec leurs immenses arbalètes et leurs longs sabres ont l’air extrêmement dangereux et sont empreints d’une beauté sauvage extraordinaire. Sur la piste, il y a le Père André, venu pour accomplir son travail de missionnaire.
Que s’est-il passé le 15 août 1950 ?
Les Chinois, ou plus précisément l’Armée de Libération, préparaient l’invasion du Thibet et occupaient Deqin (Atundze – cf. article du chanoine Alphonse SAVIOZ lequel occupait la résidence se trouvant non loin du marché, elle-même occupée par ALN), ville frontière avec ce qui est maintenant la Région Autonome (?!?) du Thibet (RAT).
Les tribulations de l’Eglise au Thibet selon Zacharie
Après avoir vu de mes propres yeux l’heureux pays de Suisse, le comportement de ses habitants, leurs beaux habits et leur bonne nourriture, et après avoir connu leur heureuse situation; en repensant dans mon esprit à tout ce qu’ont enduré nos prêtres au pays du Thibet, à ce que mes parents m’ont dit des souffrances endurées par ces mêmes prêtres alors que je n’étais pas encore né; aux souffrances de l’Eglise dont j’ai été moi-même témoin: tout cela, bien que je ne puisse ni ne sache l’écrire rigoureusement et clairement, j’en écrirai ci-après un tant soit peu.
TCHRONGTEU – BINGZHONGLUO
A highway stretches in the direction of the upper reaches of the Nu River; it now winds at the foot ‘of Biluo Mountain with its top perennially snow-clad— to the east of the river; it then runs before Gaoligong Mountain tothe west of the river. The two mountains run from north to south in parallel and relcntlessly sandwich the violent and recalcitrant Nu River between them. The vertical elevations of the mountain peaks along the banks of the river range from 3,000 to 4,00o metres. It is a marvelous grand canyon-like landscape. The river mars and rushes at the speed of three or four metres per second. I was rather tempted to think the river was straining to tear away from the restreint the two mountains imposed upon it.Spanning the river arc not only ancient table bridges but also modern suspension table bridges. This odd juxtaposition of the old and the new civilization may be symbolic of the cultural transition the nationalities living in the Nu River region are now experiencing.