PERE VINCENT LY
Comme pour le saint homme Job, il semble que les rares messages qui parviennent à franchir le rideau de bambou ne nous arrivent que pour nous apporter de douloureuses nouvelles. D’ailleurs, pourrait-il en être autrement dans ce Thibet soumis à l’atroce régime de l’envahisseur communiste, dans ce Thibet submergé, piétiné, écrasé par les Rouges ? dans ce Thibet, où les hommes, à moins qu’ils n’aient réussi à gagner la frontière, sont condamnés aux travaux forcés, déportés par dizaines de mille en Mandchourie et en Chine, ou simplement assassinés ; où les femmes et les jeunes filles sont systématiquement violées et forcées de partager la couche de ceux-là mêmes qui ont fait disparaître des villes et des villages tout homme valide ?