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INDEMNITES

Des fortes indemnités sont obtenues par les missionnaires au titre de réparation de leurs missions détruites. La douane du thé paiera les indemnisations. La France et ses missionnaires obtiennent même le droit de propager la foi chrétienne dans les Marches…

44500 taels d’indemnités pour les missions de Batang Yarégong et Yerkaio c’est-à-dire 40000 pour les établissements détruits, 1000 pour le palais du second déba de Batang que les missionnaires pouvaient occuper et qui sera en 1913 la dernière résidence du père Théodore Monbeig,

3000 pour le soutien financier aux veuves et aux orphelins, enfin 500 en céréales

78500 taëls pour les meurtres des PP Soulié et Mussot et la profanation des tombes de Brieux et Courroux, cet argent devant être utilisé pour dresser des stèles et créer un hôpital, le reliquat étant destiné aux oeuvres.

Réintégration des missionnaires sur le territoire de Markham Gartok (Khianga du père Renou) dès que les circonstances le permettront » et elles ne le permettront jamais

Egalité des droits religieux au Thibet entre les étrangers et les français.

Enfin émission d’un édit du vice-roi du Sethcouan pour la liberté de propagation de la foi chrétienne dans les principautés dépendant de son autorité (L.Deshaies Tibet I846-1952: les missionnaires de impossible).

CONSEQUENCES REGLEMENTS DANS LES MARCHES THIBETAINES DU YUNNAN

Au Marches Thibétaines dépendant du Yunnan, les soldats chinois, aidés des milices locales ont réussi à fermer aux hordes lamaïques le défilé de Lofa et de la sorte efficacement protégé la colonie chrétienne que le chef indigène de Yetché avait accueilli sur son territoire. La nouvelle des victoires dans la région de Bathang répandit la terreur dans les rangs des révoltés d’Atentsé. Ils s’enfuirent nombre dans les vallées du Tsarong. Les troupes yunnanaises réoccupent sans coup férir Atentsé et les lamaseries voisines. Les chrétiens de Tsékou peuvent  rentrer dans leur village et ramasser le peu qui restait de leurs récoltes.

A Atentze le commandant Kiang découvre sous les décombres de la lamaserie les chefs précieux des martyrs (les têtes des PP. Dubernard et Bourdonnec) et 
s’empresse de les faire porter au Père Genestier qui cherchait avec l’intendant de circuit Ly, à remédier à l’extrême disette des chrétiens.

Comme la route d’Atentsé est libre, le Père Vignal qui avait rejoint le groupe des bretiendé fugitifs dans la vallée du Mékongoù l’autorimt, se et en route avec eux. Le ecrernierembre, ils arrivent à Atentsé l’autorité chinoise leur impose une escorte. Au village de Napou (PAME-dmc) – (c’est là que sera assassiné en 1940 le Père  Nusbaum, curé de Yerkalo) – on apprend que quelques persécuteurs rôdent dans le voisinage et on saisit l’un d’eux que le chef militaire de l’escorte décapite sans autre forme de procès. Arrivé à Yerkalo ce capitaine s’aperçoit un peu tard qu’il a outrepassé ses droits et rejette la faute sur le missionnaire. Disons de ‘ suite pour en finir avec cette noire calomnie, que le Père Vignal, appelé à comparaître devant la cour mixte de Mongtse, fut acquitté par ses juges à l’unanimité et qu’il se retira à Hongkong, où il prête un concours apprécié.

A peine réinstallé officiellement dans la mission de Tsékou, le Père Genestier s’occupa du transfert des dépouilles mortelles des martyrs. Sur le parcours de Yetché à Tsékou un détachement de soldats leur rend les honneurs. Le cortège arrive au pont de corde de Tsékou le 15 février 1906; là tous les maires des villages le reçoivent à genoux en signe de réparation. Le Père Genestier célébra la Messe sous la plus grande tente devant une foule respectueuse et émue, puis, à l’issue de la cérémonie religieuse, les cercueils furent déposés dans les tombes creusées au dessous des ruines de la chapelle du Sacré Coeur.

Le Père Théodore Monbeig reste pendant ce temps à Tali et à Yunnanfu; en tant que délégué provincial ou Supérieur des missionnaires, il traite d’abord l’affaire du Père Vignal et rencontre de nombreuses difficultés.

D’abord l’affaire Vignal est portée devant toute l’opinion publique chinoise. La diplomatie impériale s’en sert pour attaquer les missionnaires. Nous disposons du compte rendu que le Père Monbeig en fait su Supérieur Général des Missions Étrangères de Paris. Elle est très proche du récit que nous avons fait ci-dessus : Yunnansen, le 22 mars 1906 :

‘En décembre dernier (1905) nos Pères survivants revinrent dans leurs postes respectifs. Les mandarins chinois leur assuraient que les routes étaient sans danger. Le Père Vignal revenait donc à Yerkalo. Malgré l’assurance des mandarins, il faillit être victime de deux guest-apens; son escorte de soldats le Protégea suffisamment.
Arrivé dans un autre lieu, il se trouva au milieu de plusieurs lamas et thibétains gui, quatre mois avant, l’avaient poursuivi pour le tuer Le Père, échappé à tant de périls, effrayé par cette rencontre, donna ordre à ses gens de prendre ces lamas. Les chrétiens dépassant les intentions du Père, se jetèrent sur lui et le tuèrent.

Le Père Vignal écrivit au mandarin du lieu pour lui rendre compte du fait. Celui-ci crut trouver une arme contre nous, et accusa le Père au vice-roi duYunnan d’avoir commis un acte illégal. L’affaire a été portée à Pékin et de là  les journaux chinois et autres en font actuellement l’objet de commentaires.

Il est probable que sous peu ce fait défiguré et considérablement augmenté, sera connu en France. Devant cette éventualité, et sur le conseil du Père Maitre, j’ai cru devoir vous en avertir. Quoique le Père Vignal se soit trouvé dans un cas de légitime défense, ce fait est souverainement regrettable à tous les points de vue.

Je suis chargé de terminer son affaire ici; Il faudra également traiter ce cas avec les chinois. Quoique je rende compte à Mgr Giraudeau de mon mandat, je tiendrai à vous faire part de l’issue de cette affaire épineuse.

L’affaire fut donc portée devant le gouvernement de Pékin et, face aux incertitudes qui subsistaient malgré les dénégations de Vignal, l’ambassadeur de
France dut lancer une instruction contre le prêtre. Au bout du compte, le missionnaire fut disculpé lors d’un procès à Songté, mais, le crime étant prouvé,
il fut tout de même reconnu complice car « il s’était abstenu d’intervenir » pour protéger la victime. II quitte donc la mission du Thibet pour Hongkong où il aidera désormais le Père Procureur.

Le Père Théodore Monbeig reste donc longtemps dans la capitale du Yunnan, loin de Tsékou et négocie courageusement; Il est aidé par le Père Genestier descendu vers le Sud pour aider son délégué provincial qu’est Théodore Monbeig , tous les deux très secondés par M. Leduc, consul de France ». (rapport 659 année 1906)

De janvier 1906 à juillet 1906, il leur faut déjouer les manoeuvres du Général Tchang et du Préfet de Likiang, lesquels, par leurs rapports mensongers, retardaient la fin des négociations. Ce n’est qu’au deuxième semestre 1906 que les missionnaires ont réoccupé tous leurs postes à la frontière sino-thibétaine. Le Père Genestier a réoccupé son Loutsékiang….

En plus de la mauvaise volonté du vice-roi du Yunnan et de quelques mandarins, il faut ajouter que la reprise en main de la région voisine par Tchao
eul-fone (Zao Erfeng) n’est pas terminé, que le siège de la lameserie de Sangpeling (Sampéling) dure jusqu’à la fin de juin 1906 et enfin que la Chine
grossit l’affaire Vignal. Elle se sert de cette dernière pour faire traîner en longueur les négociations et diminuer le montant des réparations.

Le 3 juillet 1906, le compromis est trouvé. L’accord ressemble à celui que Monseigneur Giraudeau avait obtenu à Chengtu pour la partie Nord des Marches:

Du gtain distribué aux familles chrétiennes    65’00 taels pour la construction d’un hospice   85’000 taels pour la destrction de deux chapelles.   Garantie de la propagation de la foi chrétienne.    Les coupables de la mort des pères Dubernard et Bourdonnec seraient arrêté.   Inhumation solennelle des deux père martyrs, des stèles seraient dressées et entretenues par la Chine.

La France a appuyé très fort ces négociations alors que la France était articulièremnt anticléricale; la diplomatie française a espéré tirer quelques avantages de cette union du glaive chinois avec le goupillon français; l’action des missionnaires étendait des postes ou des zones d’influence française vers le Thibet central déjà conquis par les Anglais. La France ne renonce pas, en dépit de sa politique anticléricale et de la séparation, à son protectorat sur les Missions.Pourtant le Vatican veut le lui enlever !

Dans le même sns, toujours pour contrer l’avance des anglais, elle serait entré en contact avece Toubten Gyarntso, le Dalaï lama de l’époque, mais il ne  s’est agi que d’un vague échange de lettre…

La Mission du Thibet se relève donc de ses cendres, hélas la thypoïde emporte en 1906 deux missionnaire de Ta-tsienlou : les Pères Dejean et Assézat qui s’étaient dépensés sans comspter pour soigner les malades atteints par l’épidémie. Pendant ce temps, le Père Enfile Monbeig, frère cadet de Théodore, qui a accueilli les missionnaires pourchassés et qui n’a pas été touché par la persécution lamaïque en 1905, construit à la même époque des écoles à Weisi¬ville (Weixi), une école de filles à Siao Weisi et une nouvelle résidence dans le village de Kitchra, achète des terrains et pense à installer une antenne de sa mission à Khangpou….(Goré op.cit.)

dmc