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LEPROSERIE DE MOSYMIEN

Mosymien est à deux journées de cheval au sud de Kangting. Il faut traverser une haute montagne dont la passe est à plus de 4.000 mètres. Elle est fermée au printemps et difficile d’accès en toute saison.

La léproserie, fondée en 1930, est dirigée par les Franciscaines Missionnaires de Marie et un ouvrier de la première heure, le Frère Joseph, religieux franciscain. Le ministère religieux est aussi assuré par un fils du Poverello. Il y a deux cents lépreux. Ils arrivent païens, et peu à peu la charité catholique les amène à Dieu.

En 1947, le Père Aizier S. J. est allé leur donner une retraite qui a été suivie avec un intérêt passionné. Ces chers lépreux observent les décrets de Pie X sur la communion fréquente, et, chaque matin, presque tous communient. Le prêtre qui leur présente l’Hostie doit parfois surmonter de bien vives répugnances… Après la messe, les lépreux font le Chemin de Croix qu’ils terminent par la récitation, les bras en croix, de six Pater et de six Ave : spectacle impressionnant que de voir se dresser vers le ciel ces quatre cents bras qui n’offrent plus, souvent, que des moignons… ; mais tous clament, à pleine voix, l’adveniat regnum tuum pour le Thibet et la Chine.

Les jeunes lépreuses, parmi elles une ravissante petite thibétaine, exécutent à la perfection les chants liturgiques sous la direction d’une religieuse franciscaine.

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LES RELIGIEUX DU GRAND SAINT BERNARD

Dans le livre qu’il a dédié aux aspirants missionnaires au retour de sa ” Visite aux Évêques et aux Prêtres de la Société des M.-E. “, Monseigneur de Guébriant écrit :
” La petite ville de Tsingkhi où nous avons passé la nuit est construite au pied du Grand-Siangling. Le passage en est  toujours pénible et constitue l’une des plus fatigantes étapes du voyage. Des portefaix, en files interminables, le traversent, peinant sous des fardeaux écrasants, sur la route enneigée. ” Métier terrible, vraiment, car, après leurs épuisantes journées, ” ils n’ont pour leur repos de la nuit que des gîtes croulants, ” ouverts à la bise glaciale. C’est à eux que je pensais lorsque je fis ma première démarche auprès du Prévôt du Grand-Saint Bernard pour obtenir, en faveur des pauvres caravanes du FarWest chinois, les bienfaits des touchantes charités de ses ” religieux. “

Monseigneur Bourgeois et ses chanoines réguliers entendirent cet émouvant appel, et le vicaire apostolique de Tatsienlu, Monseigneur Giraudeau, assigna à ses nouveaux collaborateurs, pour champ de leur apostolat, les Marches thibétaines du Yunnan où les montagnes sont plus hautes et les cols plus longtemps enneigés.

Onze d’entre eux (9 prêtres et 2 frères ) ont déjà réalisé le Semper excelsius de leur Père saint Bernard de Montjoux (et non Menthon dmc) et sont venus apporter leur concours aux derniers prêtres du diocèse de Kangting (deux des M.-E. et un Chinois). Ils ne sont plus que sept : l’un, tout jeune, s’est noyé accidentellement dans le Mékong ; trois autres, malades, sont rentrés en Suisse. Mr le Ch. Melly fait désormais la liaison entre la Suisse et le front missionnaire et, dans ce but, publie un bulletin trimestriel : Grand-Saint¬Bernard-Thibet.

Avant de rentrer au pays natal, Mr Melly avait commencé les travaux d’un hospice sur la chaîne de montagnes qui sépare le Mékong de la Salwen, à 3.800 mètres d’altitude. La guerre les a interrompus. Les vaillants chanoines comprennent les voies de la Providence et dans.les Marches yunnanaises comme au Valais remplissent les devoirs du ministère sacerdotal dans quatre districts.

Cette petite Mission des Marches yunnanaises s’étend sur les bassins du Fleuve Bleu, du Mékong et de la Salwen, là où ces trois fleuves, qui descendent des hauts plateaux tibétains, entrent en Chine. Ils coupent, vers le 28e degré de latitude, le prolongement oriental de l’Himalaya que les aviateurs américains ont appelé : The Hump ou La Bosse. Ces systèmes montagneux forment une limite climatique bien nette: air sec, vents, montagnes pelées, au Nord ; pluies, humidité et végétation puissante, au Sud. C’est aussi une limite ethnique : Tibétains au Nord, mélange de . . . 

La situation des missionnaires de cette région est quelque peu paradoxale. Au religieux, ils relèvent du diocèse de Kangting ; mais administrativement la contrée dépend de la province du Yunnan. C’est d’ailleurs par le Yunnan que les recrues missionnaires entrent dans leur Mission. De Tali, point terminus de la route automobile (424 km.), il faut dix jours pour Weisi ( environ 300 km. ) et six autres jours pour Tsechung (150 km.),le centre de la Mission. Tsechung est à plus d’un mois de Kangting, siège de l’évêché.

Francis Goré   MEP    (extrait tiré du Bulletin M.E.P.)

dmc