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LETTRES DE LA MISSION (Zacharie) (2)

Lettre du catéchiste Zacharie à Mgr Lovey traduite par ce dernier A Mgr Lovey, fidèle tenant à la doctrine de Jésus-Christ! Je vous salue très respectueusement. Le chapelet que vous aviez confié pour moi à Messy, m’a été remis en mains propres au cours du troisième mois courant. Un tout grand merci! Bien que votre humble serviteur désirerait vous faire visite, vu la très grande distance qui nous sépare, c’est là chose impossible pour moi. Veuillez bien m’en excuser. 

Vous avez montré amour et compassion pour les chrétiens du pays thibétain.  Lorsque je séjournais à Taiwan, vous m’avez dit d’aller m’occuper des chrétiens de mon pays. Conformément à vos directives, maintenant que voilà bientôt cinq ans je suis revenu au pays, je m’occupe des tâches de l’Eglise. Les chrétiens de Tayang et de Kionathong ont construit une petite église. C’est pourquoi chaque jour, la soirée, je leur enseigne la doctrine; en outre, chaque dimanche, à tour de rôle, je leur explique la doctrine.

Je me rends sur place pour cela. Je ne puis me rendre au pays thibétain (c’est-à-dire dans la vallée du Mékong). Les chrétiens de la Salouen sont devenus très nombreux; il y en a environ trois mille.Les chrétiens de Tchrongteu sont bien peu nombreux. Bien que l’Etat ait rendu à l’Eglise l’emplacement de l’ancienne église (détruite par les communistes), on n’a pas pu reconstruire l’église. Et si on ne peut la reconstruire dans les trois à quatre ans, l’emplacement reviendra à l’Etat. Après que j’eus exhorté les chrétiens de la Salouen à reconstruire cette église, ceux-là voudraient bien la reconstruire, mais leurs ressources sont insuffisantes pour cela. Nous autres chrétiens nous prions sans cesse le Seigneur Jésus afin que l’Eglise (c’est-à-dire les missionnaires) puisse revenir bientôt en Chine. Qu’il en soit ainsi! Veuillez prier pour nous! A remettre à Mgr Lovey Votre humble Zacharie Ce 29.3.1994  Maintenant, pour ce qui est de votre serviteur, bien qu’en ce pays je n’aie pas de maison où reposer ma tête et que je ne sache pas trop où aller, tel un mendiant, mon coeur ayant mis une ferme confiance en Dieu et en la sainte Eglise, ne voulant plus demeurer à la caserne, après avoir obtenu mon congé et sollicité l’aide du Père Savioz, celui-ci n’ayant pas détourné son visage, il m’a accordé la faveur de pouvoir demeurer à la Mission de Hsincheng. Ainsi, maintenant, votre serviteur demeure à la Mission de Hsincheng. J’en suis très heureux. Et quant à moi, je ne demande qu’à aider la sainte Eglise, en quelque travail que ce soit. Quant à mon fils Jossè que j’ai amené avec moi, il est toujours à la caserne et chaque jour il s’exerce à l’étude des caractères chinois. Pour ce qui est des autres membres de ma famille, fils, filles et femme, tous se trouvent au pays, sous la férule des communistes chinois. Sont-ils vivants ou morts? Je n’en sais rien. Pour eux et pour tous les chrétiens de Chine, veuillez bien prier, s’il vous plaît. Louange soit au Seigneur Jésus! Ainsi soit-il! A remettre entre les mains du Père Melly, s’il vous plaît.Votre serviteur Zacharie.  Lettre de ZACHARIE   GSB 1998/2aux Pères Lovey (Mgr), Emery et Chappelet. Zacharie est un Tibétain, catéchiste dans la vallée de la Salouen — Mission du Thibet Vous êtes en bonne santé, j’espère, alors que _j’apprends le décès du Père Lattion; cela nous affecte grandement, mais qu’y pouvons-nous, sauf de prier pour lui. Quant à moi, cela fait neuf ans déjà que je suis revenu au pays. La vie dans mon pays n’est certes pas aussi bonne qu’à Taïwan, mais ici j’ai la possibilité de servir les chrétiens et j’en suis très heureux. Surtout j’ai la consolation de voir augmenter le nombre des fidèles d’année en année; la grande infortune, c’est qu’il y a beaucoup de chrétiens fervents, mais il n’y a pas de prêtres, ni de frères ni de religieuses, ni même de catéchistes compétents. Bien que le Père Shih soit encore à Weisi, sa santé se détériore de plus en plus; il y a plus d’un an qu’il n’est pas venu à Kongshan (vallée du Loutzeukiang où habite Zacharie). J’ai appris que le séminariste Lourenti de Yerkalo a été ordonné prêtre. Les chrétiens de Kongshan espèrent sa visite, mais pour l’instant, rien encore. J’habite actuellement la capitale du district, mais la plupart du temps, je suis à l’extérieur, car dans le district de Kongshan, il y a treize églises, soit:A) dans la région de Timalo, i.e. la vallon de Doyong: 1. Aloulaka, 2. Touda, 3. Poula, 4. Tchredang, 5. Bahang, 6. Tseugni.Dans le village de Kionatong 7. Gnidadang, 8. Khionatong, 9. Tchou. gang.Sur les rives du fleuve Salouen 10. Tchrongteu, 11. Kiongra, 12. Pongdang, 13. Tseukai. Chaque dimanche, je dois visiter lei chrétiens à tour de rôle et leur faire ur peu de doctrine. La plus éloigné, c’est la région de Khionatong; il faut quatre jours aller-retour et pour y faire une visite, il faut compter une ou deux semaines avant de revenir à la maison. Dans la région de Bahang (région A. signalée ci-dessus), les chrétiens sont les plus nombreux et remplissent les 6 églises de la région, c’est pourquoi une visite prend un mois ou deux. A part cela, il y a Tchrongteu, Kiongra, Pongdang et le centre du district, soit Kongshan, appelé aussi Tseukai, où les chrétiens sont assez nombreux. Mes moyens de communication sont le cheval et mes deux jambes; actuellement, je puis encore chevaucher et marcher un peu, mais avec toujours plus de difficulté. Il y a deux ans, je me suis cassé une jambe lors d’une chute de cheval, mais grâce à Dieu, je m’en suis remis. Dans ce pays, ce n’est pas comme à l’étranger, il est très difficile de trouver des livres de doctrine et on ne peut pas en acheter. Aussi, lorsque je ne sors pas à l’extérieur et exceptés le dimanche ou les ,purs de malaise, chaque jour je lis et écris chez moi: je transcris les passages importants des livres de doctrine pour les donner et les expliquer à des jeunes qui savent lire. Il y a trois ans, j’ai perdu la vue de l’oeil gauche et je dois me contenter de mon oeil droit pour lire et écrire. J’ai 86 ans et dans 2 mois, j’en aurai 87. C’est pourquoi, à chaque instant, je suis dans l’attente de l’appel du Bon Dieu. Maintenant, ce qui me tient le plus à coeur, c’est que dans chaque communauté chrétienne, on forme des jeunes qui soient capables de diriger les chrétiens quand nous les vieux ne serons plus là et que l’Eglise continue à prospérer. Evidemment, tout ce qu’on devrait faire ne pourra jamais être accompli entièrement, même si l’on pouvait prolonger la vie de 10 à 20 ans; par ailleurs, serait-ce un bien? Pour ce qui me concerne, il y a toujours les chrétiens de Tsechung et Patong qui me pressent d’aller les voir et moi-même je le désire vivement. Mais, en considérant la montagne du SiIa si haute et la route si dangeureuse, je n’ai vraiment pas les moyens d’aller jusque chez eux et je suis extrêmement confus. Cependant eux-mêmes viennent souvent jusque chez moi à Kongshan et me demandent des enregistrement à emporter. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas trouvé de meilleure façon de procéder, mais j’espère que le Père Laurenti pourra s’occuper d’eux et les instruire. Chers Pères spirituels, bien que vous ayez quitté notre pays depuis de nombreuses années, les chrétiens n’ont pas perdu espoir, malgré tout ce temps écoulé, et ils pensent toujours à vous, attendant avec confiance votre retour. Nous savons que vous n’oublierez jamais ce petit troupeau si éloigné de vous et dans la peine. Pour ma part, je remercie les Pères très forte-ment pour tous les bienfaits reçus de vous durant ces quelques années. Grâce à ces encouragements et ce soutien continuel de votre part, j’ai la possibilité de m’occuper activement de la chrétienté de cette région dans la tranquillité et la paix de l’esprit. En dernier lieu, je vous supplie de prier pour moi. Que Dieu vous protège et vous donne santé et paix! Zacharie Octobre 1997 (Traduction assez libre du thibétain en chinois, par José, fils de Zacharie, et transcrit en français avec quelques notes entre parenthèses).