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TEMOIGNAGE

Le dimanche de Pâques est un jour particulièrement important pour cette petite communauté montagnarde de moins de 1.000 âmes, qui vit dans une région majoritairement bouddhiste à 2.000 m d’altitude, le long de la rivière Lancang, plus connue sous le nom de Mékong.

La résurrection fait écho aux croyances des bouddhistes tibétains en la réincarnation. “La résurrection du Christ est depuis longtemps l’un des aspects les plus intéressants pour les catholiques tibétains qui vivent ici”, explique Francis Fang Jicuo, un croyant de 80 ans.

Son père assistait un prêtre français, Georges André, venu dans les années 20 avant d’être expulsé après l’arrivée des communistes au pouvoir en 1949. Les missionnaires français et suisses étaient arrivés dans la zone à la fin du XIXe siècle.

Dans l’église centenaire de Cizhong (Tsedro en tibétain), le nouveau prêtre chinois, le père Yao Fei, nommé en février, premier curé permanent depuis Georges André(?!), se réjouissait de célébrer l’office de Pâques, son tout premier ici. Mais c’était sans compter avec les émeutes de Lhassa du 14 mars et les troubles qui ont suivi dans les régions proches du Tibet.

Le Tibet se trouve à seulement 120 km du village de Cizhong, situé dans la province du Yunnan (sud-ouest).

Les autorités de la préfecture tibétaine de Diqing ont demandé aux responsables de l’Eglise catholique de n’accepter qu’une centaine de personnes à la messe. Ils n’ont pas donné de raison, mais les événements au Tibet et dans les provinces avoisinantes semblent avoir pesé dans la décision.

“Nous attendons seulement environ 80 fidèles du village (de Cizhong) à la célébration de Pâques, les fidèles des autres villages n’ont pas été autorisés à venir”, expliquait vendredi le père Yao Fei, un petit homme de 30 ans, originaire de Mongolie Intérieure (nord).

Selon le père Yao, l’Eglise catholique chinoise affronte les mêmes difficultés que les bouddhistes tibétains pour propager la foi.

Le régime communiste contrôle toutes les religions et Pékin refuse de négocier directement avec le Vatican tout comme elle refuse un dialogue direct avec le dalaï lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains, que la Chine accuse de vouloir l’indépendance du Tibet, note le père Yao.

Cependant, assure le prêtre, le pouvoir reconnaît que la richesse matérielle, après plus de 30 ans de développement économique, ne peut pas répondre à la soif spirituelle des Chinois.

“La démocratie et la religion sont toutes les deux importantes pour résoudre les problèmes de la société. Tout le monde le reconnaît”, ajoute-t-il.

“Si les problèmes sociaux ne peuvent être résolus par la démocratie et la religion, le chaos régnera”, poursuit cc religieux formé au séminaire catholique de Pékin, qui a officié auparavant dans le Fujian (sud-est).

A Cizhong, une zone rurale et peu peuplée, il peut compter sur le soutien du vieux Francis et des familles tibétaines catholiques.

“Il y a eu six prêtres dans cette église et ils ont tous souffert pour nous apprendre l’amour et la générosité du Seigneur. Nous sommes heureux d’avoir le père Yao, le premier prêtre chinois à venir à Cizhong”, souligne Francis Fang Jicuo.

DMC   JOUR DE LA ST BERNARD DE MONTJOUX

P.S. Les prêtres dont parle le témoin ci-dessus sont, sauf erreur, les suivants:

  • BIET Alexandre
  • DUBERNARD Jules-Etienne
  • MONBEIG Théodore
  • OUVRARD Jean-Baptiste
  • GORE FRANCIS
  • LOVEY Angelin Maurice