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UNE LAMASERIE… Ce que c’est ?

Un village, parfois une ville autour d’un temple. Dans le temple résident les dieux, dans la ville ou le village résident les prêtres des dieux.  Rien ne saurait vous donner une idée plus juste du temple que le choeur de nos églises ou, si vous préférez, une église sans nef.

Au fond, les autels : celui, plus grand, du dieu principal, et ceux des dieux subalternes ; devant tous s’épanouissent des bouquets de fleurs, brûlent des bâtonnets d’encens, s’évaporent des bols de goutte… Un degré plus bas, dans des stalles perpendiculaires aux autels, les lamas psalmodient ou chantent leurs dévotions, les plus âgés assis plus près des dieux, les plus jeunes, voisins de la porte. Ils s’égosillent à tel point que les novices se lassent de remplir à tout instant de thé beurré les bols de bois placés à proximité de chaque homme. De temps à autre, le son des trompettes, des cymbales et des tambours soutient l’envolée des prières. 

Il faut remarquer que dans cette religion très vivace, souvent analogue à la nôtre, le peuple n’a aucune place auprès des dieux. Incapable lui-même d’honorer les esprits dont il a trop peur, il délègue à ce devoir des lamas qu’il sustente de son propre travail. Chez nous, au contraire, si le prêtre occupe la place la plus digne, le peuple jouit de la plus grande, et « c’est la voix de tous les croyants qui a poussé si haut les voûtes de nos cathédrales », a dit Claudel. Jamais les dieux ne se sont rapprochés d’une nation comme Dieu s’est rapproché de nous, affirmait aussi saint Thomas. En effet, vous, Jésus, vous êtes des nôtres : Emmanuel, nobiscum Deus. Leur office terminé, à part quelques prières aux dieux domestiques, quelques exorcismes qu’on les invite à faire dans quelques maisons, les lamas n’ont plus qu’à se divertir. Et ils savent le faire. Excellents cavaliers, brigands fort habiles, ils savent inspirer du respect même aux autorités chinoises, et sont parvenus, jusqu’à présent, à empêcher toute évangélisation au Thibet. A part les montagnes, les lamaseries, les caravanes, que voit-on encore dans ce lointain pays ?… Un menu peuple qui laboure ou paît des troupeaux de moutons et de yacks ; parfois, des files de pèlerins qui demandent à la route de soulager leur conscience, et c’est tout. Là, point de villes ; une seule cité, Lhassa, mériterait ce nom, mais elle n’a pas plus de 7000 habitants, et deux autres bourgs de 2000 à 3000 âmes lui sont seuls comparables. M. Tornay, C. R.