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SIKKIM AVENTURES

. . . y avaient fondé trois postes de mission, quelques écoles élémentaires, un orphelinat, une Caisse d’Épargne et avaient introduit à Kalimpong des religieuses françaises et Irlandaises qui y tenaient un orphelinat et un pensionnat fréquenté par la petite noblesse des pays environnant : Sikkim, Thibet, Népal. Dès leur arrivée en 1934, les chanoines Aurelio Gianora et John Roger Fox se virent confier la direction de l’école de Pédong qu’ils élevèrent au rang d’École Moyenne (6 classes).

L’année suivante, le chanoine Auguste Schyrr se chargeait de l’orphelinat. C’est peu après l’arrivée du chanoine Martin Rey (1937) que les pères français reçurent l’ordre de se retirer, laissant à l’Abbaye la tâche de semer . . . sur l’ensemble du territoire.

Nommé Préfet Apostolique, Mgr Gianora n’était assisté que de trois confrères et d’un prêtre anglo-indien.

Les renforts ne tardèrent pas à arriver : les chanoines Gustave Rouiller et Paul Thurler en 1938, André Butty en 1939, Patrice Vergères et Robert Eigenman début 40 et, quelques mois plus tard, passant de justesse entre les bombes, le chanoine Jean-Marie Brahier. La période de guerre fut sans doute difficile. Aucun subside, aucune aide ne leur parvenant, nos confrères eurent beaucoup de mal à maintenir les postes existants, l’orphelinat en particulier.

C’est alors que le père Butty initia ses orphelins à la fabrication du fromage.

La paix enfin conclue, et le canal de Suez libéré des épaves qui en entravaient le passage, prirent le départ : MM. Emmanuel Gex-Collet, Édouard Gressot, Meinrad Pittet et Jean Bernard Simon-Vermot (1947), rejoints l’année suivante par le chanoine Joseph Hofstetter et, en 1952, par M. Hubert Ruckstuhl.

Désormais, d’un côté comme de l’autre, la porte de sortie de l’Abbaye et la porte d’entrée en Inde demeurèrent désespérément fermées. D’autre part MM. Fox et Thurler, en congé, annoncèrent qu’ils ne reviendraient pas, et l’abbé Philippe Bussien qui, par miracle, avait obtenu un permis de séjour, ne supporta pas le climat !

Restaient alors quatorze confrères et trois prêtres indigènes, répartis en neuf paroisses, deux collèges et une froma¬gerie. C’est en 1950 que, faisant oeuvre de pionnier, Mgr Gianora construisit la pro-cathédrale en style thibétain.

Dans les années soixante, les subsides de la Coopération Technique du Gouvernement suisse permirent d’installer le Collège Saint-Augustin dans un complexe entièrement neuf de bâtiments et de terrains de sport ; d’ouvrir un centre de développement agricole relié à la route principale (par téléphérique) et troisièmement, de rentabiliser la ferme-fromagerie du père Butty.

Les catholiques étant encore peu nom¬breux, les vocations indigènes restaient rares, insuffisantes en tout cas pour réa¬liser les développements envisagés. Mgr Gianora envoya alors le père Gex-Collet en tournée de propagande dans quelques séminaires du Sud de l’Inde afin d’y susciter des vocations mission¬naires. C’est ainsi qu’au fil des ans, nom¬bre de jeunes gens originaires des pro¬vinces méridionales de l’Inde s’inscrivi¬rent à la Préfecture Apostolique du Sikkim et, leurs études terminées, collabo¬rèrent de plein pied avec les missionnaires suisses.

Autre heureuse initiative de Mgr Gianora : l’ouverture à Kalimpong d’un noviciat des Soeurs de Saint-Joseph de Cluny, nos collaboratrices de toujours (1952).

L’implantation en région rurale de deux petits couvents (avec école et dispensaire) avait en effet bien été accueillie par les gens et un impact profond sur les mentalités: au point que quelques fillettes postulaient leur admission dans la congrégation des religieuses. Seulement, pour doter chaque paroisse d’un couvent, comme on le souhaitait, il aurait fallu cinq à six fois plus de religieuses que de prêtres.

dmc