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VIE DU SERVITEUR DE DIEU TORNAY MAURICE (III)(art. 8 à 11)

III.   CHANOINE DU GRAND-ST-BERNARD

Art. 8

Le 25 août 1931, au cours de la messe célébrée par le chanoine Rouiller, prieur claustral, il reçoit l’habit des Chanoines Réguliers du Grand-St-Bernard des mains du Rvd Prévôt Théophile Bourgeois. Le chanoine Nestor Adam, Maître des novices, s’occupe du nouveau venu. Il y avait dans le Serviteur de Dieu un très grand désir

de perfection et il s’est efforcé durant le noviciat — cela d’une manière évidente — de corriger sa nature primesautière, violente et tumultueuse. En dépit de son caractère indépendant il fut d’une obéissance admirable.

Art. 9

Le 8 septembre 1932, il prononce ses voeux simples dans l’église du Grand-St-Bernard. Sa famille a remarqué un changement dans son caractère : il devient plus austère, plus posé, leur parlant avec toujours plus d’insistance des choses de l’âme et de l’éternité. Il témoigne aux siens une affection toujours plus croissante, son grand souci est de les unir à Dieu et de les rendre plus pieux.

Le lendemain de sa profession simple il descend à Martigny pour y subir une visite médicale. On lui découvre un ulcère à l’estomac. Il doit suivre un régime très sévère : il le fera avec un grand esprit de mortification.

Au mois de mai 1930, Maurice Tornay fait un pèlerinage à Lour¬des qui l’impressionne profondément. L’année 1930-31 est la dernière qu’il passe au collège : il en sort brillamment, enlevant la première place avec son futur confrère Angelin Lovey. Le 12 juillet 1931 il sollicite son admission au noviciat des Chanoines Réguliers du Grand¬St-Bernard. Le but qui inspirait sa démarche était triple : correspondre à sa vocation de quitter le inonde, conduire les âmes à Dieu, se sauver lui-même. Il promettait en même temps de manifester la meilleure vo¬lonté pour se dépouiller de lui-même et devenir un prêtre semblable le plus possible au grand législateur de l’Ordre, S. Augustin.

Art. 10

Le noviciat une fois achevé, de 1932 à 1934, il étudie la philo¬sophie sous la direction du chanoine Lucien Gabioud. Il s’intéresse pas¬sionnément à cette discipline pour laquelle il démontre un esprit clair, prompt à saisir les problèmes épineux, trouvant les solutions par un chemin direct plutôt que par de longs détours.
Dans les promenades hebdomadaires, c’est un bon skieur et un très joyeux compagnon. Il aime rire et plaisanter, jouer ‘des tours et dépenser ses forces par des virevoltes audacieuses sur la neige.

En automne 1933 il rend visite à sa famille pour la première fois depuis deux ans. Il veut s’y préparer comme à une retraite, la conscience pure de toute faute et le coeur rempli de paix.

Art. 11

En automne 1934 il avait commencé l’étude de la théologie sous la direction des chanoines Lucien Quaglia et Jules Jacquier. Mais au cours de l’hiver il doit quitter l’hospice et se rendre dans une clinique de Lausanne pour y subir l’opération de l’ulcère. Il accepte avec beau¬coup de patience cette épreuve qui mortifiait son désir d’activité et de vie régulière.

Le 8 septembre 1935 il émet sa profession solennelle « in ratio¬nabile obsequium », souligne le chroniqueur, faisant allusion à son ca¬ractère clairvoyant et décidé. A la même époque il reçoit de Monseigneur Bourgeois la tonsure et les ordres mineurs.

EXTRAITS tirés d’une brochure intitulée « Articles sur la vie et la renommée du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY – Chanoine Régulier du Grand Saint-Bernard 1910-1949 » – parue en 1953 à l’Imprimerie St-Augustin – St Maurice (Suisse) – sous la responsabilité du Vice-Postulateur de la Cause – tout en précisant que le S. de D. est devenu Bienheureux par décret du Saint Pape Jean-Paul II quarante ans plus tard le 18 mai 1993.

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