09. Mon père et mon fils, David
Si tu écoutes attentivement la voix de l’Eternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Égyptiens… (Exode 15, 26).
Mon père rêvait d’être médecin, mais il ne le put jamais par manque d’argent. Néanmoins, il étudia beaucoup de livres de médecine. Lors de ses missions, la première chose qu’il introduisait était l’hygiène élémentaire: confiner les cochons dans un enclos, installer une latrine par famille.
Lorsque nous quittâmes Putao, la malaria était pratiquement éradiquée et la mortalité infantile était passée de 4/5 à 1/10 enfants décédant avant l’âge de 7 ans. Mon père avait une grande soif d’apprendre et avait découvert aussi des remèdes provenant de la jungle. Evidemment, les Lisus aiment prendre des médicaments autant qu’ils aiment parler.
Les arbres fruitiers
Son autre grande passion, à part l’instruction religieuse et la médecine, était l’horticulture. Les arbres fruitiers ont le grand avantage de faire avancer à pas de géant, tant la santé que le statut économique de toute la communauté.
En plus de la culture des fruits, une autre réalisation allait avoir un effet durable sur toute la vallée et particulièrement sur notre fils aîné, David: la récupération d’épaves d’avion de la seconde guerre mondiale.
Système hydroélectrique
David était malvoyant et se sentait inutile pour pister et chasser. Il se plongea alors dans des livres d’électronique que j’avais pris en quittant Putao. Il développa une grande compréhension de l’électronique et de la mécanique. David suspecta, à juste titre, que les Lisous détruisaient les moteurs et générateurs des avions pour en tirer un peu d’aluminium et de cuivre…
Lorsque c’était possible, il visitait les épaves lui-même et en retirait les visses et les valves de soupapes. Sa grande trouvaille fut les aimants grâce auxquels il mit au point un système hydroélectrique.