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XVI. Nouvel interrogatoire

Journal d’un catholique thibétain

Après avoir marché durant onze jours, nous arrivons au camp militaire de Putao. Dès notre arrivée, les gardes de Putao nous prennent en charge. Ils nous photographient et, sans nous dire un mot, ils nous installent dans le camp, avec les soldats. Ethniquement parlant, les soldats d’ici sont soit Birman, soit Galla. Nous ne comprenons pas leur langue. Nous vivons et mangeons avec eux, mais nous ne pouvons communiquer avec eux que par des gestes.

Le lendemain, un soldat nous amène auprès d’un policier et d’un chef local. Ils nous posent des questions concernant nos parents, les membres de nos familles, les raisons et les motifs pour lesquels nous sommes venu en Birmanie. Ensuite, ils s’informent minutieusement sur l’origine et le but de la lettre de demande d’aide à Taiwan de la part des révoltés tibétains. Nous répondons à toutes ces questions avec sincérité et précision.

«Nous ne pouvons pas retourner chez nous, car les communistes nous tueraient…»

Tribunal populaire en Chine communiste

A la fin, ils nous demandent si nous voulons retourner au Tibet ou si nous désirons aller à Taiwan. Nous pensons: nous aimerions bien aller à Taiwan, mais, sans argent, comment y aller? Nous n’osons donc pas dire que nous avons envie d’aller à Taiwan. Nous leur répondons: «Nous ne pouvons pas retourner chez nous, car les communistes nous tueraient. Nous vous supplions donc de nous permettre de vivre parmi vous, comme des gens ordinaires.» Ils n’approuvent ni ne rejettent notre requête et nous renvoient au camp.

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