L’envoi en mission de Maurice Tornay
De fait, il s’y révéla un jeune homme décidé et même opiniâtre, s’il estimait avoir raison, autoritaire, au point d’entraîner ses compagnons, très fort en classe, très appliqué, austère en matière de pureté, par ailleurs pieux et fervent dans ses pratiques de piété.
Il était d’un caractère très vif, même facilement bouillant, colérique.
Il était membre de l’Agaunia, société des étudiants suisses, s’intéressait aux questions sociales, et plus tard, il allait voter régulièrement.
Lors de son entrée au noviciat, Mgr Nestor Adam dit: « on m’avait prévenu contre lui en me disant que ce jeune homme avait un caractère très difficile… Je ne crois pas l’avoir puni, si ce n’est collectivement. Il était d’une originalité assez marquée, mais habituellement joyeux et de bonne humeur.
Il était bon religieux, mais avait conservé son esprit paradoxal, qui aimait à faire croire aux autres qu’il était un peu différent de ce qu’on le croyait. Les supérieurs l’estimaient beaucoup, ses confrères aussi. Le chanoine Tornay souffrit d’un ulcère à l’estomac.
Eh bien, ce fut en réalité une lettre du chanoine Melly à Mgr Bourgeois qui déclencha le départ du serviteur de Dieu pour le Tibet. En effet, déposant comme 8ème témoin au Procès Ordinaire, il rapporte ce fait de la façon suivante. (…)
Il dit à M. Gabioud qu’il lui était nécessaire d’aller en mission pour son salut personnel.
Je crois que Mgr Bourgeois consentit à l’envoyer là-bas, parce que M. Tornay était un élève exceptionnel.