Le lamaïsme
« Le bouddhisme se répandit au Thibet sous le nom de lamaïsme. Nous voici loin de l’idéal primitif. Des influences du nord corrompent la doctrine originelle. Les esprits envahissent le monde. Ils se confondent avec les forces de la nature. Le fétichisme se substitue aux valeurs morales et l’effort sur soi-même. Le culte des ancêtres, la sorcellerie, les sacrifices humains remplacent la foi dans les vertus de l’humilité. Le bouddhisme défendait de tuer même les animaux, de mentir, de voler à autrui son bien (…).
Une réforme monastique eut lieu au XVème siècle. Elle restaura la discipline bouddhique en instaurant deux, voire trois degrés dans la hiérarchie des ordres religieux. Il y a des moines de stricte observance: les noirs. Puis les moines officiels qui sont au service du roi; ils portent un bonnet jaune. A l’opposé, il y a des religieux indépendants, les rouges ».
Selon cet enseignement, le plus grand péché, c’est faire du relatif un absolu. Or, tout est vide.
« Mystérieux Thibet, religieux Thibet (…). Ce qui passe d’un être mort à un être vivant c’est le karma, ou essence d’âme (…). C’est peut-être ce que rappellent les mots sibyllins ».
L’architecture utilise de préférence les terrasses. Le temple est précédé d’un vestibule dont les murs sont couverts de fresques aux motifs symboliques. Le plus important est la Roue de la transmigration » (…).
« Ces lamaseries sont noires ou jaunes ou rouges; les rouges reconnaissent Padma Sambhava pour fondateur, la plupart des membres n’ont pas émis de vœux, vivant en famille aux environs des monastères. Ils se présentent à la lamaserie trois ou quatre fois par an. Ils s’occupent des champs et vont lire des textes religieux chez les particuliers. Les jaunes représentent l’Eglise officielle. Les lamas sont voués au célibat; ils ne boivent pas d’alcool, ne fument pas, mais peuvent vivre en famille et s’occuper des choses profanes. Un lama peut quitter la vie religieuse; on peut aussi l’en exclure. Il y a aussi des couvents de nonnes ».