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XXI. Transfert à Myitkyina

Journal d’un catholique thibétain

Après avoir été enfermé à Putao durant un mois, un jour deux soldats m’attachent les mains et me conduisent à l’aéroport. Ils me font monter dans un avion en partance pour Myitkyina. Là également des gardes me prennent en charge. Ils m’emmènent dans un camp militaire. Ils me dirigent ensuite vers la prison militaire. Ils vont m’y enfermer lorsque arrive l’officier supérieur qui leur dit: «Détachez-lui les mains! Ce n’est pas nécessaire de l’enfermer!»

Sur le champ, ils me délient les mains. L’officier me conduit jusqu’à une chambre vide et me dit: «installe-toi ici!» Ensuite, il s’en va. Grâce à Dieu! Je n’ai pas été enfermé dans cette prison, car elle est petite et surpeuplée. Il n’y a pas d’endroit spécialement aménagé pour dormir et il y fait très chaud. Les prisonniers transpirent beaucoup et leurs habits sont tout mouillés. Si j’y avais été enfermé, que de douleurs aurais-je dû supporter et peut-être même serais-je mort?

L’officier catholique

Je peux me promener librement dans le camp, mais je n’ai pas le droit d’aller à l’extérieur. Ainsi, je n’ai toujours pas la possibilité de me rendre à l’église et de contacter un Père. Je remarque que, à peu près chaque dimanche, l’officier supérieur est absent. J’en déduis qu’il est peut-être catholique et qu’il va à l’église le dimanche. Le dimanche suivant, je demande à un soldat: «Sais-tu où est aujourd’hui notre officier de camp?» Le soldat me répond: «Il est catholique. Aujourd’hui, il est allé à l’église assister à la messe.»

Quelques jours plus tard, je demande à l’officier: «Pourriez-vous me permettre d’aller avec vous assister à la messe?» Il me répond: «Il n’y a aucun problème. Dorénavant, je te prends avec moi lorsque je vais à l’église pour assister à la messe.» Mais, le dimanche suivant, il n’est pas au camp. Je n’ai donc personne pour me conduire à l’église et je ne peux toujours pas assister à la messe.

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