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1624. Les missionnaires portugais

Le Thibet ne fut connu en Europe qu’au XIIIe siècle, par les récits des célèbres missionnaires Plan de Carpin et Rubruck et de l’illustre voyageur vénitien Marco Polo, qui rencontrèrent vraisemblablement, à la cour mongole, les lamas thibétains dont les empereurs aimaient à s ‘entourer.

Plus tard, vers 1330, Odoric de Pordenone, rentrant de Khanbalik (Pékin) en Europe, “ne traversa pas, comme on l’a cru, le Thibet, mais il en entendit assez parler pour noter le caractère théocratique du pays” (René Grousset).

René Grousset (1885-1952), historien français, spécialiste de l’Asie, et membre de l’Académie française. En savoir plus: wikipedia.org

Trois siècles devaient s’écouler encore avant qu’un Européen pénétrât au Thibet. Au XVIIe siècle, les missionnaires portugais qui évangélisaient les Indes avaient appris de voyageurs, trompés sans doute par certaines analogies entre les cérémonies catholiques et lamaïques, que des communautés chrétiennes étaient établies au delà de l’Himalaya. Pour s’en assurer et au besoin leur porter secours, le supérieur de la Mission Mogor dirigea le Père Antonio de Andrade et le Frère Marquès sur le Thibet, en 1624.

Dans son livre, Early Jesuit travellers in Central Asia, le Père Wessels S. J. suit pas à pas les traces des voyageurs, discute longuement leurs données géographiques qu’il compare aux travaux plus récents.

Cornelius Wessels (1880-1964), prêtre jésuite néerlandais et historien des missions catholiques en Asie. Son livre Early Jesuit travellers in Central Asia (1603-1721) lui donne une renommée internationale. En savoir plus: wikipedia.org

On avait jadis commis bien des erreurs à ce sujet, dont la moindre n’était pas de diriger les missionnaires par le Cachemir. Ils entrèrent au Thibet, non par Srinagar du Cachemir, mais par la ville du même nom située dans le Garhwal, remontèrent l’Alaknanda, affluent du Gange, jusqu’à sa source, traversèrent l’Himalaya par le col Mana et atteignirent Tsangparang, résidence du Gouverneur thibétain du Gougué sur le Haut Sutledj.

Ce village était alors relativement prospère. Les missionnaires furent bien accueillis par le Gouverneur qui ne les autorisa à rentrer aux Indes qu’à la condition qu’ils reviendraient sous peu.

Tsaparang devint la capitale du royaume de Gougué (ou Guge) au XVe siècle. La ville était assez grande, elle comptait plusieurs milliers d’habitants et de nombreux commerçants s’y arrêtaient sur la route entre le Tibet central et l’Inde. En savoir plus: wondersoftibet.com

Dès l’année suivante, de Andrade, fidèle à sa promesse, reprenait le chemin du Thibet avec deux compagnons.

Source: Trente ans aux portes du Thibet interdit (1939), Francis Goré

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