De 1716 à 1727, les pères Freyre et DESIDERI
Malgré les échecs des Jésuites portugais à Tsangparang et à Chigatsé, la Congrégation de la Propagande, dès la fin du XVIIe siècle, confiait l’évangélisation du Thibet aux Capucins italiens et, peu de temps après, autorisait les Jésuites à reprendre les travaux de leurs confrères dans le Haut Sutledj.
En 1707, un premier groupe de Capucins entrait au Thibet par la vallée de Kirong, la meilleure voie
d’accès, et gagnait Lhasa, via Tingri, Saskya et Chigatsé.
De 1707 à 1712, les missionnaires vécurent à Lhasa qu’ils quittèrent à cette dernière date pour aller chercher en Italie des secours en personnel et en argent.
Cependant les PP. Freyre et Desideri, jésuites, avaient pris le chemin de leur mission. Le merveilleux observateur qu’était Desideri décrit minutieusement sa route de Lhé à Lhasa, d’abord dans la
vallée de l’Indus, puis sur les rives du Brahmapoutre. Il donne d’intéressants détails sur les monts Kailas, les lacs Manasarowar et la ligne de partage des eaux du bassin du Brahmapoutre.
Après dix mois de voyage, les deux Pères entraient dans Lhasa et Desideri se faisait admettre à la lamaserie de Séra, pendant que Freyre retournait aux Indes (1716).
Quelques mois plus tard, en octobre de la même année, les Capucins arrivaient à leur tour. Les événements qui se déroulèrent l’année suivante: l’invasion des troupes mongoles et le meurtre du régent thibétain éloignèrent de Lhasa Jésuites et Capucins qui se retirèrent sur la rive droite du Brahmapoutre, dans le district de Tagspo.
Source: Trente ans aux portes du Thibet interdit (1939), Francis Goré