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Le départ pour Lhassa

Les sœurs chinoises préparèrent une tente pour le Père Tornay. Elles savaient par Doci, que le Père se rendrait à Lhassa. La fille du gardien de la résidence d’Atuntze était la bonne amie de Doci. (page 75)

Ils apprirent le départ du Père Tornay quatre ou cinq jours après son départ. Le catéchiste Loukas de Yerkalo nous envoya une lettre à Tsechung, où il nous manifestait la conjuration des lamas pour tuer le Père Tornay. (page 75)

« Je me déguiserai en thibétain, je m’adjoindrai à une caravane chrétienne ; je ferai le muletier ; le patron seul aura affaire aux gens de la douane. Qui est-ce qui s’occupera d’un lado (palefrenier), qui court après les mulets ? (page 76)

Et puis, après tout, qu’est-ce que je risque ? Si je suis découvert et qu’on me renvoie à la frontière, eh bien ; je reviendrai à Atuntze d’où je serai parti ». (page 76)

Il y a du reste un précédent qui me fait penser ainsi. En 1932, lorsque la région de Yerkalo devint thibétaine, les autorités locales voulurent chasser le missionnaire, mais le gouvernement de Lhassa, interrogé, leur dit de conserver provisoirement le statu quo. (page 76)

Cependant, quand se présenta à lui une possibilité concrète de fuite, Maurice Tornay n’en profita pas ; la défense de cette foi que lui-même, durant les 13 années passées en terre de mission, avait montré si souvent, au point qu’il la considérait comme une valeur bien au-dessus de sa propre vie, prévalut et ne le fit pas renoncer à son projet de continuer son voyage vers Lhassa. (page 76-77)

« Là-dessus, Doci s’était absenté pendant quelques instants, Jouang et moi-même, conseillèrent au Père Tornay de fuir le lendemain sur le village de Karbo Tchrana d’où il était facile de se rendre en lieu sûr, soit dans la Salouen, par le Solongla, soit dans le Mékong par le Dokerla. En effet, nos gardiens nous avaient dit que le lendemain serait un jour de repos pour la caravane. (page 77)

Il se préparait certainement à la mort ; le dernier jour au matin, il ne voulut accepter qu’une bouchée de nourriture, et tout le long de la route, il priait son chapelet. Quant à pardonner à ses ennemis, il nous a dit plusieurs fois en cours de route qu’il ne fallait pas en vouloir à Agyié et à Yutun envoyés par la lamaserie de Karmda ». (page 78)

Auprès de ces témoins, il y a celui qui a été défini : le pilier de la Cause, M. Casimir Sondjrou, 1er témoin au Procès Rogatoire du Sikkim. (page 79)

Après tout ce qui a été dit jusqu’ici, il est évident que la reconstruction du martyre matériel et par conséquent du voyage vers Lhassa qui lui a servi de prologue, se fonde essentiellement sur le témoignage de Casimir Sondjrou ; de fait, dans le Summarium il occupe 20 bonnes pages, qu’il serait trop long de rapporter dans l’information. (page 79)