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V. Arrestation de Simon de Xironggong et de Alang de Bahang

En ces jours-là, Alang (l.) fit le raisonnement suivant : « Les communistes mentent et accusent injustement des personnes qui n’ont rien fait de mal. Ma famille est tout à fait ordinaire, mais j’ai participé à la lutte contre les communistes. Aussi est-il impossible que je m’en tire sans passer en jugement populaire… » Comme chez Oudjien, le niveau de vie de la maisonnée de Simon sortait un peu de l’ordinaire. Aussi pensa-t-il : « Moi aussi, un jour, je serai injustement condamné ».

Après s’être concertés en douce, Alang et Simon s’enfuirent dans la montagne. Ils ne partirent pas au loin, mais se contentèrent de se cacher dans la forêt, au-dessus de Xironggong. Huit à neuf jours plus tard, d’eux-mêmes ils retournèrent chez eux. Devant les cadres du parti, ils reconnurent leurs tords et leur demandèrent pardon. Les cadres leur dirent : « Vous avez su écouter la voix de la conscience et reconnaître vos tords. Vous donnez un très bel exemple. Soyez sans crainte ! On ne vous en tiendra pas rigueur ! Travaillez en paix ! Vivres et vêtements ne vous feront pas défaut. »

Le lendemain. Alang vint chez moi. Cécile, sa sœur lui dit : « Les cadres vous trompent. Ils n’ont pas l’habitude de pardonner. En ce qui me concerne, je ne leur fais pas confiance. Quant à vous deux, restez sur vos gardes ! Soyez prudents ! » Alang lui répondit : « Nato, mon gendre m’a certifié que nous n’aurions aucun ennui. Il peut en parler aux cadres du parti, leur prouver notre bonne foi et nous innocenter. » Nato étant un chef de la milice du peuple, Alang était certain que son gendre parviendrait à convaincre les cadres de leur innocence. Ainsi, le cœur rassuré, Alang et Simon continuèrent à participer aux travaux communautaires.

ZACHARIE LE CATHECHISTE

Contre toute attente, le quatrième jour arrivèrent quelques gardes rouges. Avec les milices populaires, en pleine nuit, ils se rendirent chez Alang et Simon. Ils les arrêtèrent, les lièrent, les emmenèrent à Cikai, – en aval de Gongshan -, et les reléguèrent dans les camps de travail. Toute la journée, ils transportaient des cailloux ou des pièces de bois. Quant au gendre d’Alang René, il n’y pointa pas même le bout du nez !


l. Alang est le frère cadet de Cécile, la femme de Zacharie.