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PRINCIPES MILLENAIRES CHINOIS


1. La modération préserve la rate

Il est fondamental de ne pas dépasser ses capacités digestives. La nourriture est souvent une compensation affective et c’est la cause de bien des désordres comme prise de poids, lourdeur, obésité, troubles digestifs, et… sentiment de culpabilité.

2. Mastiquer, c’est déjà digérer

Manger, calmement, en mastiquant bien, est l’une des clés fondamentales du savoir manger. La mastication permet d’économiser le feu digestif et rend la digestion beaucoup plus facile.

3. Faim ou hypoglycémie ?

Il faut manger seulement quand nous avons faim et avoir digéré le repas précédent.

4. Manger avec régularité

Si vos repas sont réguliers, l’ensemble de votre système digestif est prêt à recevoir le bol alimentaire dans de bonnes conditions. Ceci a pour conséquence une meilleure di- gestion, donc une meilleure assimilation, et donc une meilleure santé.

5. Voyez, sentez, goûtez

Plus nous nous concentrons sur notre repas, sur les odeurs, les saveurs, plus cela favorise la digestion. Pourquoi ? Une fois de plus, c’est pour favoriser la digestion.

6. Quelle émotion pour digérer ?

L’atmosphère dans laquelle est pris le repas est bien sûr fondamentale.

7. Le massage encourage la digestion

Il est conseillé de se masser l’abdomen après les repas, toujours pour favoriser la digestion, surtout s’il s’agit d’un repas copieux le soir.

8. Cent pas après le repas

Il est déconseillé de reprendre tout de suite ses activités après avoir mangé. Une pause digestive, telle une promenade, qui mobilise l’énergie (qi), est toujours préférable.

9. Mangez avec plaisir

Il n’est pas de bonne diététique sans plaisir. Il est hélas fréquent que celle-ci soit perçue comme un ensemble de res- trictions, où tout écart est sévèrement sanctionné. Ce n’est bien sûr pas l’esprit de cet enseignement, où tout est fait au contraire pour nous réconcilier avec la nourriture, la vitalité des aliments, les saveurs, l’esthétique aussi.

Extraits choisis tirés de Philippe Sionneau – praticien de médecine chinoise (Révolution santé-novembre 2020)

AMBROSI – CHAPITRE 3

Chapitre I I   LES PREUVES

10.) Elle est singulière et très significative pour la preuve de la réputation du martyre la sollicitude avec laquelle a pris son départ la procédure canonique propre à établir si Maurice Tornay peut être considéré comme un vrai martyr de la foi.

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AMBROSI – CHAPITRE 6 *****

Chapitre VI
LE MARTYRE DE MAURICE TORNAY

33. ) On sait que par le terme de martyr on entend désigner quelqu’un qui témoigne de la foi au Christ et que le martyre – selon ce qu’en écrit Benoît XIV – ‘consiste à souffrir, soit à supporter volontairement la mort pour la foi au Christ ou pour toute autre vertu se rapportant à Dieu’.

Acte suprême de charité et la plus grande preuve d’amour, le martyre est toujours la gloire la plus désirée et le plus noble triomphe des vrais chrétiens. “Je L’ai appelé martyr, écrit saint Ambroise, j’en ai assez parlé”. Et saint Cyprien s’exclame dans une lettre: “Oh, bienheureux martyrs, par quelles paroles dois-je vous louer? Oh, très valeureux soldats, comment puis-je exprimer la force de vos membres”?

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AMBROSI – CHAPITRE 1

Diocèse de Kangting soit de Sion

INFORMATION, c. à. d. plaidoirie ou thèse de l’Avocat Monsieur Dr. Andrea Ambrosi au sujet de la Béatification ou Déclaration du martyre du Serviteur de Dieu MAURICE TORNAY.

Prêtre et Profès de L’Ordre saint et Apostolique des Chanoines Réguliers de Saint Augustin de la Congrégation des Saints Nicolas et Bernard de Mont-Joux
1 9 1 0 – 1 9 4 9

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LA VIE EXEMPLAIRE D’UN MISSIONNAIRE

Maurice Tornay naquit, le 31 août 1910, à La Rosière, hameau de la commune d’Orsières, en Valais. Il était le septième et avant-dernier enfant de Jean-Joseph et de Faustine-Hélène, née Rossier, modestes paysans de montagne, plus riches de vertus et de courage que de biens matériels.

Cependant. la famille, outre quelques champs et prés éparpillés autour du village, possédait un mayen, c’est-à-dire un petit alpage aux Crêttes, au-dessus du village, et un mazot et des vignes à Branson/Fully.

Cet état de choses obligeait la famille à un nomadisme partiel assez fréquent. En cela, rien d’extraordinaire, puisque c’était aussi le cas de la majorité de la population de montagne en Valais.

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PIERRE et MAURICE – MEME COMBAT ?

Chers frères et soeurs,

Parfois des épisodes de notre vie passée nous reviennent en mémoire comme si, de notre coeur, remontait un besoin profond de comprendre leur pourquoi et leur comment. C’est souvent très émouvant. Car on y découvre des signes providentiels.

Il serait évidemment dangereux d’en faire une interprétation arbitraire, superstitieuse ou fatidique et déterministe. Les fatalistes, en effet, se résignent ainsi: «C’était écrit!» – Sous-entendu: «…écrit dans quelque horoscope aveugle.»

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FETE DU BHX MAURICE – 11 AÔUT

11 août. Bienheureux Maurice Tornay. Prêtre et martyr.

FÊTE
Le Bienheureux Maurice Tornay naquit le 31 août 1910 à La Rosière, Orsières, diocèse de Sion. Valais, Suisse. Ses parents, de condi¬tion modeste, étaient riches de foi et d’amour du prochain. 11 fut baptisé, le 11 septembre suivant et confirmé en 1918.

Entré au Monastère des chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, il émit sa profession religieuse le 8 septembre 1932. En 1936, il partit pour la mission du Thibet à laquelle les Pères de sa congrégation collaboraient depuis quelques années et dont le centre était à Weisi, dans le futur diocèse de Kangting. Il fut ordonné prêtre à Hanoi, le 24 avril 1938. Il dirigea durant sept ans le Probatoire-Petit¬Séminaire de Houa-Lo-Pa, puis il fut nommé curé de Yerkalo au Thibet indépendant. Là, il fut en butte à l’animosité des lamas qui l’expulsèrent de sa paroisse et donnèrent l’ordre aux chrétiens d’apostasier. Dans l’espoir d’obtenir des autorités supérieures un édit de tolérance, il se mit en route pour Lhassa, mais les lamas lui tendirent une embuscade et l’abattirent près du col du Choula, le 11 août 1949. Il fut béatifié par le Pape Jean- Paul II, le 16 mai 1993.

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BIENHEUREUX MAURICE T. par JEROME EMONET

. . . .dernier martyr de la mission du Tibet

I. La mission du Tibet

Dans le grand élan missionnaire du XVIIIème et du XIXème siècle, l’Eglise veut annoncer le Christ là où il n’est pas encore connu. Ainsi en est-il du Tibet, région fermée à l’étranger, justement désigné « le Tibet interdit », qui s’est montré au cours des siècles imperméable à l’Evangile en dépit de plusieurs tentatives héroïques qui ont toutes échoué. Le projet se concrétise le 27 mars 1846, lorsque le pape Grégoire XV érige le vicariat apostolique de Lhassa (capitale du Tibet) qu’il confie à la Société des Missions étrangères de Paris (MEP). L’accès direct au Tibet étant quasi impossible, la mission tente de s’implanter dans la région dite des Marches tibétaines, aux confins des provinces frontalières chinoises du Yunnan et du Sichuan avec l’objectif d’en faire la tête de pont en vue de la conquête spirituelle du Tibet.

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QUATRIEME TEMOIN DU PROCES

TESTIS IV: D.nus ROBERTUS MAURITIUS CHAPPELET

— Robert Chappelet, partageait la vie des missionnaires du Grand–St-Bernard, comme

« missionnaire laïque ». Grâce à cette situation, il. connaissait bien la vie des religieux et il pouvait découvrir avec plus de facilité les sentiments que la population et les autorités lamaïques nourrissaient à l’égard des prêtres-missionnaires. Quand lei P. Tornay arrive en mission, le témoin s’y trouve déjà. C’est lui qui accompagne le Serviteur de Dieu à Hanoï pour son ordination sacerdotale.

— Le témoin est bien au courant de la situation de -Yerkalo: il y demeure pendant plusieurs mois et il côtoie les lamas de la région. Il connaît personnellement le chef Gun-Akhio qu’il qualifie de type faux et dévergondé, le désignant comme principal instigateur de toute l’affaire à. Yerkalo et comme animé de « la haine envers la foi catholique » (ad interr. 20).

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MIRACLE MAURICE T. – ENTRETIEN AVEC PERE NICOLAS

Chez Maurice Tornay cette collaboration entre la nature et la grâce au point de conduire un homme fougueux comme il l’était au don déterminé de sa vie pour la cause du Christ. Une fougue transformée par la grâce et mise au service de la mission.

Le Père Nicolas Buttet est de nationalité suisse. Fondateur de la Communauté Eucharistein et de l’Institut Philanthropos à Fribourg, il connaît bien les communautés chrétiennes du Thibet et de Chine qu’il visite chaque année. En août dernier, il s’y est rendu avec une quinzaine de compatriotes, membres de la Fondation du bienheureux Maurice Tornay chargée de promouvoir la figure de ce bienheureux et de diffuser son message.

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Mort en haine de la foi

Après la mort du chanoine Tornay, des discussions eurent lieu entre confrères : on admettait qu’il était mort en haine de la foi, on ne discutait que des deux points suivants :1) avait-il la permission de se rendre à Lhassa ? ; 2) Ce voyage était-il raisonnable ? (p. 88)

Je me souviens que mon opinion était la suivante :

1) Il avait la permission de se rendre à Lhassa, puisque l’Internonce le lui avait permis, que le chanoine Lattion le lui avait permis, que le Père Goré l’avait laissé libre.

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2) Ce voyage ne doit pas se juger simplement suivant la prudence humaine, mais suivant la vertu de prudence éclairée par les dons du Saint-Esprit. Il est certain que le chanoine Tornay n’était pas obligé de se rendre à Lhassa et presque tout autre, à la place, ne l’eût pas fait. L’opiniâtreté naturelle du chanoine Tornay l’a disposé à cette décision. La renommée de martyre a commencé après la mort du chanoine Tornay, et a continué jusqu’à présent ». (p. 88-89)

A moins de deux mois de la mort du Serviteur de Dieu, le 5 octobre 1945, parvint à Mgr Adam une lettre du Père Louis Pasteur, Assistant du Supérieur général des Missions Etrangères de Paris, dans laquelle on remarque comment dans cette Société, très active en Extrême-Orient, on avait la certitude que Maurice Tornay était mort en vrai martyr. Vu son importance, nous la reproduisons intégralement. Voici sa teneur :

Victime de la haine des lamas, le cher Père Tornay est le premier des vôtres qui tombe, aux frontières du Royaume de Lhassa, pour notre Religion et notre Civilisation chrétiennes. Il est ainsi aussi le digne successeur de nos nombreux confrères des Missions Etrangères de Paris qui ont été tués à Yerkalo, victimes des mêmes lamas et pour la même cause (…). (p. 89)

Nous partageons votre peine, mais nous pensons aussi que vous pouvez être justement fier de voir le Divin Maître donner la palme du martyre à un de vos Fils. (p. 89)

« La renommée du martyre s’est répandue immédiatement après la mort et a vraisemblablement continué. Le fait que le Père Tornay avait dit qu’il n’aurait pas de paix s’il ne fût retourné à Yerkalo a été la base de cette considération. Je ne connais pas d’opinion opposée à la renommée du martyre. Le fait du meurtre est évident. Il n’y a pas, parmi les chrétiens ou parmi les missionnaires d’autre opinion que celle émise plus haut. Le Père Tornay est mort pour le Christ. Je ne connais pas qui aient nié ou qui nient le martyre du Père Tornay. Le fait d’appeler quelqu’un martyr n’implique pas un jugement définitif, qui est laissé à l’Eglise ».

A la mort du Père Burdin. M. Tornay accepta cependant ce poste difficile et dangereux, parce que, m’a-t-il affirmé : ‘Le Père Goré tenait beaucoup à vous garder à Tsechung et parce que, surtout, il m’en aurait trop fait mal au cœur de vous savoir exposé à la rage de ces démons de lamas, ici haut’. J’en pleure quand j’y pense. C’est moi (Lovey) qui aurais dû être martyr à sa place : lui s’est offert pour moi de la façon la plus consciente ». (p. 91)

« Nous étions restés six mois à Hong Kong ; le visa des Indes nous avait été refusé ; nous demandâmes, sans beaucoup d’espoir, un visa pour Formose (la Suisse entretient des relations avec la Chine communiste, mais n’a pas de représentant à Formose), nous confiâmes la chose au Père Tornay, et nous reçûmes les visas le jour anniversaire de sa mort ». (p. 92)

« Il y a deux ans, j’étais (Casimir Sondjrou) gravement malade pendant un mois et j’ai cru mourir. Les vierges institutrices de Tsechung venaient me voir souvent et m’exhortaient à prier le Père Tornay et, à partir de ce moment, mon état s’améliora et, après quelques jours, j’étais sur pieds. Je suis persuadé que c’est le Père Tornay qui m’a aidé en cette circonstance. De plus, je sais qu’à Yerkalo le vieux catéchiste Loukas exhorte très souvent ses chrétiens à mettre leur confiance dans le Père Tornay et à invoquer celui qui a donné sa vie pour eux ». (p. 93)

(Cause de béatification du serviteur de Dieu Maurice Tornay 1910 – 1949 – Quelques extraits du dossier “La mesure d’aimer Dieu, c’est l’aimer sans mesure”.Prévôté du Grand-saint-Bernard – Septembre 1990).

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L’embuscade

Les lamas montrent qu’ils connaissent fort bien le motif du voyage du Père Tornay ; ils en craignent le succès et, pour l’empêcher, ils lancent sur ses traces Yutun et Agyié, deux de leurs fermiers, avec mandat d’informer les douaniers de Tchrayul – poste frontière sino-tibétain – qu’ils devront arrêter et faire revenir sur ses pas le Serviteur de Dieu. (page 80)

– Dès l’arrivée de la caravane à Tentho, le Serviteur de Dieu est immédiatement isolé du reste du groupe ; il y a risque que les lamas fassent faire demi-tour à tout le monde, mais le Père Tornay intervient et, en payant généreusement, il obtient que les lamas se bornassent de ramener au poste-fontière de Tchrayul le Serviteur de Dieu, ses deux domestiques, Doci et Jouang, ainsi que Casimir Sondjrou. (page 81)

– Le dernier plan de fuite qui s’est présenté à Dialang, échoue ; il n’y en aura pas d’autres. (page 82)

– Le Serviteur de Dieu continue à se dire prêt au martyre, tandis que Doci, comme c’est logique, de mourir il n’en veut rien savoir et il insiste de toutes manières pour ravoir son arme efficiente ; cela provoque la colère de l’escorte. (page 82)

– Sourds aux paroles du Père Tornay, les lamas tirent sur Doci, parce qu’il portait la mitraillette et qu’ils ne savaient pas qu’elle était sans sa culasse ; en outre, on savait combien il était fidèle au Serviteur de Dieu, motif pour lequel il avait déjà été menacé auparavant. (page 83)

La première consiste dans le fait que, si les lamas sortis à l’improviste de leur embuscade à Tothong, avaient manqué le but de leur mission, il y en avait tout simplement sept autres, postés un peu plus loin, prêt à tuer eux le Père Tornay.

La troisième et dernière preuve, mais non par ordre d’importance, que ce furent véritablement ces lamas, c’est-à-dire ceux de la lamaserie de Karmda qui tuèrent le Serviteur de Dieu, réside dans le fait que le père de Doci déposa contre eux une plainte judiciaire ; là, ses accusations furent acceptées comme fondées et ces lamas furent condamnés. M. Robert Chappelet, 5ème témoin, affirme :

« Après l’arrivée des communistes, le père de Doci accusa les lamas comme responsables du meurtre de son fils, et la lamaserie de Karmda fut condamnée par le haut commissaire à payer une amende de mille piastres, et à livrer le révolver Mauser avec 600 cartouches ».

« Après l’arrivée des communistes à Yerkalo, la lamaserie de Karmda fut condamnée par eux, à cause du meurtre du Père Tornay et de Doci, à une indemnité à verser à la famille de Doci. Cette condamnation a son importance, vu que les communistes au début de leur règne dans une région, se montrent respectueux de la justice, pour des motifs de propagande ». (page 84)

Réponse : Oui. C’est moi et Jouang qui avons lavé le corps du Père. Je me souviens qu’il avait reçu une balle à la tempe et une dans le bas-ventre. Je ne me souviens pas d’avoir vu d’autres blessures. Le cadavre était intact ».

« Le 22 août au soir, M. Fournier m’apportait une triste et heureuse nouvelle. Une triste nouvelle : nous avions dans la Mission un confrère de moins une heureuse nouvelle notre mission comptait deux martyrs de plus. En date du 11 ou 12 août, M. Tornay avait été massacré par les lamas de Karmda.

« Je reçus, le 21 septembre 1949, de Kunming, un télégramme conçu en ces termes : ‘Tornay massacré. Lattion’. Sachant les difficultés dans lesquelles le Serviteur de Dieu se débattait, j’ai eu la certitude intérieure qu’il avait été mis à mort en haine de la foi. Et c’est pourquoi je le mentionnai dans le faire-part adressé à la parenté et publié dans les journaux. (p. 88)

Le départ pour Lhassa

Les sœurs chinoises préparèrent une tente pour le Père Tornay. Elles savaient par Doci, que le Père se rendrait à Lhassa. La fille du gardien de la résidence d’Atuntze était la bonne amie de Doci. (page 75)

Ils apprirent le départ du Père Tornay quatre ou cinq jours après son départ. Le catéchiste Loukas de Yerkalo nous envoya une lettre à Tsechung, où il nous manifestait la conjuration des lamas pour tuer le Père Tornay. (page 75)

« Je me déguiserai en thibétain, je m’adjoindrai à une caravane chrétienne ; je ferai le muletier ; le patron seul aura affaire aux gens de la douane. Qui est-ce qui s’occupera d’un lado (palefrenier), qui court après les mulets ? (page 76)

Et puis, après tout, qu’est-ce que je risque ? Si je suis découvert et qu’on me renvoie à la frontière, eh bien ; je reviendrai à Atuntze d’où je serai parti ». (page 76)

Il y a du reste un précédent qui me fait penser ainsi. En 1932, lorsque la région de Yerkalo devint thibétaine, les autorités locales voulurent chasser le missionnaire, mais le gouvernement de Lhassa, interrogé, leur dit de conserver provisoirement le statu quo. (page 76)

Cependant, quand se présenta à lui une possibilité concrète de fuite, Maurice Tornay n’en profita pas ; la défense de cette foi que lui-même, durant les 13 années passées en terre de mission, avait montré si souvent, au point qu’il la considérait comme une valeur bien au-dessus de sa propre vie, prévalut et ne le fit pas renoncer à son projet de continuer son voyage vers Lhassa. (page 76-77)

« Là-dessus, Doci s’était absenté pendant quelques instants, Jouang et moi-même, conseillèrent au Père Tornay de fuir le lendemain sur le village de Karbo Tchrana d’où il était facile de se rendre en lieu sûr, soit dans la Salouen, par le Solongla, soit dans le Mékong par le Dokerla. En effet, nos gardiens nous avaient dit que le lendemain serait un jour de repos pour la caravane. (page 77)

Il se préparait certainement à la mort ; le dernier jour au matin, il ne voulut accepter qu’une bouchée de nourriture, et tout le long de la route, il priait son chapelet. Quant à pardonner à ses ennemis, il nous a dit plusieurs fois en cours de route qu’il ne fallait pas en vouloir à Agyié et à Yutun envoyés par la lamaserie de Karmda ». (page 78)

Auprès de ces témoins, il y a celui qui a été défini : le pilier de la Cause, M. Casimir Sondjrou, 1er témoin au Procès Rogatoire du Sikkim. (page 79)

Après tout ce qui a été dit jusqu’ici, il est évident que la reconstruction du martyre matériel et par conséquent du voyage vers Lhassa qui lui a servi de prologue, se fonde essentiellement sur le témoignage de Casimir Sondjrou ; de fait, dans le Summarium il occupe 20 bonnes pages, qu’il serait trop long de rapporter dans l’information. (page 79)

Projet d’aller rencontrer les autorités tibétaines à Lhassa

… se rendre à Lhassa pour exposer ses raisons aux plus hautes autorités tibétaines, celles qui seules auraient pu le réintégrer dans son office de pasteur de Yerkalo. (page 70)

En effet, il savait fort bien que Gun-Akhio et les lamas de la région ne pourraient pas se soustraire à l’obéissance aux ordres provenant de la capitale; cependant, il connaissait aussi les conséquences qui découleraient pour sa propre personne d’une rétorsion plus que probable. (page 70)

Ayant exposé ce plan à ses Supérieurs directs, on peut dire qu’il reçut un timide appui de la part des uns et une perplexité manifeste, avec une claire invitation à laisser choir un plan si risqué pour sa vie, de la part des autres, mais sans un ordre explicite de na pas partir … (page 70)

Vers Noël 1947, Mgr Derouineau envoya une circulaire au R.P. Goré pour annoncer que Mgr Riberi devait venir à Kunming pour l’installer comme archevêque. Il invitait quelqu’un de la mission à venir expliquer l’état de la mission. (page 70)

Mgr Derouineau envoya le Père Tornay comme délégué du Yunnan à un congrès d’action catholique à Shangai et Nanking. A Nankig, il rencontra Mgr Riberi, M. Torrenté, ministre de Suisse en Chine, l’ambassadeur de France, et aussi une mission thibétaine. (page 71)

En chemin, entre Tali et Weisi, il rencontra M. Lattion, qui était en route pour l’Europe, et c’est là que M. Tornay lui demanda la permission de se rendre à Lhassa. Mgr Riberi l’avait positivement encouragé à se rendre à Lhassa, tout en le remettant à ses supérieurs pour obtenir une permission, Il lui donna même 200 S USA pour les frais du voyage. M. Lattion ne crut pas devoir s’opposer. Il lui dit cependant qu’il lui permettait, à condition que le Père Goré ne s’y opposât pas formellement. Le père Goré considérait ce voyage comme impossible et ne voulait même pas croire à une volonté réelle de la part du père Tornay quant à ce voyage. (page 71)

Le Père Goré, un peu piqué par le ton badin de la lettre, et du retard considérable, ne répondit pas par une lettre adressée directement au Père Tornay, mais dans le journal qu’il rédigeait à la fin du mois, il inséra la demande du Père Tornay , et ajouta que le Père Tornay était citoyen d’un pays libre, et membre d’un congrégation exempte, et que, par conséquent, il laissait à d’autres le soin d’éclairer sa lanterne. Comme cela ne constituait pas une interdiction, M. Tornay, fort de l’autorisation de Mgr Riberi et de celle conditionnelle de M. Lattion, se mit en route pour Lhassa. Personne d’entre nous n’envisageait qu’il serait tué, ni même le Père Tornay. (page 71-72)

Il me demanda la permission en me disant : « J’ai une chance sur dix mille d’aboutir, mais je crois que c’est mon devoir d’y aller quand même ». Je (Goré) lui refusais la permission. (page 72)

L’année passée à Hongkong, en 1952, Mgr Riberi a dit Père Lattion : « Somme toute, c’est moi la cause de sa mort ». (page 73)

« Il semble bien que le Père Tornay ait compris ce qui l’attendait : par exemple quand il a dit au douanier de Tchrayul qu’il refusait de partir, s’il n’était pas accompagné par lui-même ; deuxièmement quand il a rencontré les envoyés qui voulaient le ramener à Yerkalo, et qui jurent qu’ils ne veulent pas du mal au Père ; la troisième fois, quand Doci réussit à reprendre la mitraillette aux délégués ; après cela il semble que M. Tornay ait été quelque peu rassuré, puisqu’il n’a pas pris la fuite là où il l’aurait pu. Il était désireux du martyre : je (Lattion) le sais pour avoir vécu assez longtemps avec lui. Avant de partir pour Lhassa, la veille du départ, il avait dit à son domestique que ce voyage n’était pas une partie de plaisir, et qu’il n’était pas sûr d’en revenir.(page 73)

« M. Tornay était convaincu que c’était son devoir de se rendre à Lhassa, et, avec son tempérament et son enthousiasme, il serait arrivé à convaincre ses supérieurs. Il m’a dit lui-même : « N’y aurait-il qu’une chance sur dix mille, il faudrait quand même la tenter ». Il y avait eu un précédent pour l’encourager : lorsqu’un colonel thibétain avait voulu exproprier la mission. On a essayé par diverses fois d’atteindre le gouvernement thibétain, par lettres, ou par le représentant de l’Angleterre et celui de la Chine, mais jamais réponse n’était arrivée ». (page 74)

La réalité foncière est que : le Père Tornay ne reculait pas devant ces difficultés et ces dangers, quand il s’agissait de ses chrétiens. Dans l’intime de son cœur le Serviteur de Dieu, comme il l’écrivit au Père Goré et au chanoine Lovey, nourrissait les dispositions suivantes : Dieu soit béni, j’aurai bientôt une excellente occasion d’expier mes péchés. (page 74)

Le conflit avec les lamas

Je sais que les lamas avaient fourni à Lhassa une fausse version de l’origine des biens de la mission et qu’ils attribuaient la propriété de ces biens, non à la mission, mais à une famille chinoise, descendante d’un ancien séminariste qu’un père avait amené comme boy, et qui s’était établi à Yerkalo. (page 51)

Maurice Tornay s’y oppose. en ce temps-là, le Père Tornay fait tout son possible pour atteindre Mgr Valentin, son évêque, qui essaye d’intervenir par le ministre de France, et par Lhassa, mais en vain”. (page 52)

Parce que l’Eglise propage une bonne doctrine et que les gens estiment cette doctrine, parce que l’Eglise fait des œuvres de charité s’attirant la bienveillance des gens. Pour toutes ces raisons, les lamas craignent de perdre leur influence et pour cela conçoivent de la jalousie envers l’Eglise”. (page 54)

Les lamas ont tous des jeunes garçons comme apprentis lamas et ont avec eux des relations immorales. (page 55)

“Mon âme à Dieu, ma carcasse aux lamas, mais partir je ne pars pas”. (page 55)

Lors de leur voyage à Batang, au mois de mai 1945, les Pères Lovey et Tornay interceptent un télégramme émanant de Gun-Akhio, chef de la lamaserie de Sogun et chef temporel de la région, avisant de Lhassa les lamas de Karmda de s’opposer à tout retour de missionnaire à Yerkalo. (page 56)

Le chanoine Tornay a quitté provisoirement Yerkalo, cédant à la force. Mgr Valentin lui avait écrit : “Vous ne céderez qu’à la force”. Il a suivi cet ordre jusqu’au bout. (page 57)

Le Père alluma sa pipe et leur dit : “Quand vous serez fatigués de tenir vos fusils, vous pouvez vous asseoir et discuter”. Et c’est ce jour-là qu’il dit encore qu’il ne partirait qu’attacher sur un mulet. “Je suis ici placé par Monseigneur de Tatsien-lou, et je ne partirai que sur son ordre. (page 57)

“Les chrétiens de Yerkalo ont pleuré à son départ, parce qu’ils se sentaient livrés sans protection aux lamas. Personnellement, je crois que rares sont les missionnaires qui auraient résisté aussi longtemps que lui à Yerkalo”. (page 58)

Gun-Akhio de la lamaserie de Sogun et titulaire du pourvoir temporel sur la région, fut celui qui nourrissait la haine la plus féroce contre Maurice Tornay, au point que s’appuyant sur son pouvoir, il en provoqua d’abord l’expulsion et ensuite l’assassinat. (page 58)

C’est lui qui m’a reçu lorsque je suis allé à la lamaserie de Sogun. C’était le type faux et dévergondé. (page 59)

Mais c’était lui le principal instigateur de toute l’affaire à Yerkalo, et il intriguait aussi à Lhassa. Je ne saurais dire si la manière d’agir de Maurice Tornay a toujours été prudente. Quand on connaît son caractère, il est possible d’en douter. Je ne crois pas qu’il ait donné des prétextes personnels à la haine”.

Nous envoyâmes un chrétien, qui rejoignit le porteur de la poste de Yerkalo en chemin et obtint le télégramme. Il émanait de Gun-akhio et disait que lui, Gun-Akhio, ferait des démarches auprès des différents gouvernements pour qu’aucun missionnaire ne soit envoyé à Yerkalo pour remplacer celui qui était mort, ou plutôt pour faire retirer le missionnaire qui s’y trouvait”. (page 60)

“Une espèce de potentat oriental, de tyran despotique et cruel, maniant mieux la “schlague” que n’importe quel agent de la Gestapo; c’est un dictateur absolu, s’il en fût, laissant loin derrière soi les Mussolini, les Hitler et les Staline. Sa volonté est la loi de l’Etat”. (page 61)

L’attitude de Gun-Akhio était la haine envers la foi catholique. La conjuration ne revêtait pas un caractère politique, elle n’avait pas un caractère de libération nationale, non plus. Ce n’était pas non plus le désir des biens de la mission catholique. La mission était pauvre. La mission rapportait davantage aux lamas en contributions, amendes, cadeaux que ne leur auraient rapporté les biens, si les lamas avaient voulu les prendre. (page 61)

Le chanoine Pierre-Marie Melly démontre aussi qu’aucun autre motif, excepté la haine contre la religion, aurait pu revêtir une telle importance pour les lamas; de fait, il a déposé ainsi en tant que 8ème témoin au Procès Ordinaires :

Le premier (motif du meurtre), le plus fondamental, mais le moins avoué, est la haine de la religion qui leur fait perdre leur influence et leur intérêt matériel. (page 62)

“Il me semble que oui et que le motif principal fut la haine du christianisme, bien qu’ils ne l’aient jamais avoué”. (page 62)

“Oui, pour supprimer la religion, il fallait d’abord supprimer le chef. Après le départ du chanoine Tornay, ils ont interdit les assemblées religieuses, puis ils ont eux-mêmes fait des cérémonies superstitieuses dans l’église”. (page 63)

Les chrétiens furent sommés de signer un papier par lequel ils s’engagent à obéir à tous les ordres que les lamas leur donneront, à ne plus entretenir de relations avec le Père exilé à Pamé. Tous ont signé, sauf le domestique du Père et le catéchiste Loukas, neveu de feu le Père Hiong. (page 64)

Loukas, cependant, suppliait qu’on le laissât partir pour l’exil, conformément au choix qu’il avait fait, ou bien qu’on lui fît la grâce de le tuer. Les lamas savent trop bien que les martyrs de 1905 ne leur ont pas porté bonheur, pour qu’ils aient envie de recommencer. Non ils veulent la mort de l’âme… (page 64)

La personnalité de M. Tornay

Surtout, j’ai été le témoin de sa vie exemplaire, de ses veilles, de ses prières, de son esprit de pauvreté, de son zèle apostolique, de ses saintes colères, de l’ardeur de ses désirs pour la justice et le Règne de Dieu. (page 44)

Des auditeurs, des muletiers qui passaient à Weisi m’ont dit que le Père Tornay s’en était magnifiquement tiré, ayant cependant dit quelques mots en chinois, lorsque le mot thibétain ne lui venait pas à l’esprit. Pour les confessions, il était toujours à disposition. Mgr Derouineau m’a écrit que le Père Tornay l’a tiré une fois d’embarras. Le prédicateur d’une mission étant subitement tombé malade, la veille, Mgr Derouineau dit son embarras aux jeunes prêtres de la mission de Kunming. Il s’est présenté, et il assuma les trois ou quatre instructions du premier jour”. (page 45)

P. MAURICE TORNAY

Il a plus tard, refoulé de Yerkalo, établi un dispensaire à Atuntze, où il fit beaucoup de bien sans guère obtenir de conversions. Il aurait voulu fonder une léproserie, établir d’autres dispensaires, faire venir des sœurs, etc.. (page 46)

En effet, dans les moments de choix difficile il répondait : “il le faut absolument, ce n’est jamais trop pour le bon Dieu”. (page 46)

“Comme vertu particulière, je nommerai sa mortification. Un détail : à deux reprises, il m’a demandé de pouvoir se donner la discipline et de pouvoir porter un cilice. La première fois, je le lui ai refusé; la seconde je le lui ai permis”. (page 47)

P. LATTION à LATSA

Il y eut l’une ou l’autre fois des explications entre lui et ses supérieurs, mais il n’encourut jamais de reproches de ses supérieurs. En 1948, lorsque M. Lattion était parti pour l’Europe (il alla jusqu’à Kunming, puis revint vers la mission), M. Tornay obtint différentes choses de M. Savioz que M. Lattion avait établi pour le remplacer. (page 48)

“Donc la candidature de Maurice Tornay devient certaine. Félicitations ou condoléances ? L’un et l’autre, je crois” (Angelin Lovey). (page 50)

Le départ pour Yerkalo

Je lui ai reproché plusieurs fois, parce que, même à un Européen bien constitué, on ne conseille pas ce régime. Il couchait sur une paillasse, que nous appelions paillasse symbolique parce qu’elle n’avait plus de paille. Pourtant il aurait pu faire autrement. Il agissait ainsi, non pas originalité, mais par esprit de mortification”. (page 42)

Un religieux doué d’un tel zèle et qui a incarné l’idéal du parfait missionnaire ne pouvait certainement pas s’épouvanter devant les difficultés: nous verrons par la suite que ce sera vraiment sa propre force unie à une foi intrépide, qui l’amènera à lutter pour sauver ses chrétiens convertis jusqu’à donner sa propre vie pour eux. (page 43)

Les lamas le surveillaient, le bloquaient à Yerkalo, et même là, voulaient empêcher la prédication de la doctrine; quelques chrétiens se trouvaient dans une situation matrimoniale irrégulière et il avait de la peine à les ramener. Quand je lui ai dit qu’il devait partir pour Yerkalo, il est resté un petit moment surpris, puis il a dit oui. (page 43)

L’ordination de M. Tornay

“Lorsque je suis parti, le chanoine Tornay est resté seul avec M. Lattion, qui tomba malade du typhus; il devait soigner le malade, s’occuper en même temps du probatoire”. (page 38)

“Il a reçu les ordres majeurs en avril 1938 à Hanoï. Ce qui m’a frappé à cette occasion, c’est son recueillement. Il était très badin de nature, mais à ce moment-là, il était ému et sérieux. Il a dit à sa première messe privée à la chapelle des RR.PP Rédemptoristes à Hanoï, chez qui il avait fait sa retraite d’ordination”. (page 38)

MAURICE TORNAY célébrant la messe avec le servant de messe SHE KUAN YONG
PP ANDRE-BURDIN-ROUILLER (frère)-TORNAY-LATTION-MELLY-BONNEMIN-COQUOZ-DUC (frère)

Dès le surlendemain de sa première messe, il partait pour Tsechung, afin d’apprendre le thibétain, pour accomplir fidèlement sa tâche de directeur du probatoire, où il y avait des élèves thibétains. Au bout d’un mois, il lut son premier sermon en thibétain”. (page 39)

L’étude du chinois

Je vous disais, l’année dernière, que je pensais à lui pour le Probatoire, et à Monsieur Lattion pour Latsa. C’est pourquoi, le premier se mettra bientôt à l’étude du thibétain, et le second à celle du lissou”. (Weisi, le 6 avril 1937) (page 37)

“L’étude du chinois se fit en même temps que sa théologie. A cause de sa grande facilité, il se permit une méthode spéciale : l’étude directe du lexique à la fin du dictionnaire Debesse. Je trouvais cette méthode abrutissante et lui en fis la remarque”. (page 37)

Il annotait en différentes couleurs les mots les plus difficiles à retenir. Il les reprit la deuxième année. A la fin de la deuxième année, il possédait parfaitement les sept mille caractères chinois”. (page 37).

L’envoi en mission de M. Tornay

De fait, il s’y révéla un jeune homme décidé et même opiniâtre, s’il estimait avoir raison, autoritaire, au point d’entraîner ses compagnons, très fort en classe, très appliqué, austère en matière de pureté, par ailleurs pieux et fervent dans ses pratiques de piété. (page 28)

Il était d’un caractère très vif, même facilement bouillant, colérique. (page 28)

Il était membre de l’Agaunia, société des étudiants suisses, s’intéressait aux questions sociales, et plus tard, il allait voter régulièrement. (page 28-29)

Lors de son entrée au noviciat, (Mgr Nestor Adam) on m’avait prévenu contre lui en me disant que ce jeune homme avait un caractère très difficile. (page 31)

Je ne crois pas l’avoir puni, si ce n’est collectivement. Il était d’une originalité assez marquée, mais habituellement joyeux et de bonne humeur. (page 31)

Il était bon religieux, mais avait conservé son esprit paradoxal, qui aimait à faire croire aux autres qu’il était un peu différent de ce qu’on le croyait. Les supérieurs l’estimaient beaucoup, ses confrères aussi. Le chanoine Tornay souffrit d’un ulcère à l’estomac. (page 32)

Eh bien, ce fut en réalité une lettre du chanoine Melly à Mgr Bourgeois qui déclencha le départ du serviteur de Dieu pour le Tibet. En effet, déposant comme 8ème témoin au Procès Ordinaire, il rapporte ce fait de la façon suivante. (…) (page 34)

Il dit à M. Gabioud qu’il lui était nécessaire d’aller en mission pour son salut personnel. (page 34)

Je crois que Mgr (Bourgeois) consentit à l’envoyer là-bas, parce que M. Tornay était un élève exceptionnel. (page 35)

La mission des Chanoines

Il (Mgr de Guebriant) s’en ouvre au Souverain Pontife, Sa Sainteté Pie XI qui, se souvenant des Chanoines du Grand-Saint-Bernard lui propose de

s’adresser à Mgr Bourgeois, leur prévôt. Au début de février 1930, les deux prélats se rencontrent au siège des missions Etrangères, rue du Bac, à Paris : ils décident d’envoyer sur place deux chanoines en mission d’étude et d’exploitation”. 

Premiers chrétiens de Yerkalo

… en 1865, les Pères Biet et Desgodins entraînent leurs fidèles jusqu’à Yerkalo, s’établissent juridiquement sur quelques lopins de terre grâce à la complicité de la population locale ainsi qu’au silence des chefs indigènes.

Yerkalo avait été conquis par l’Empire chinois; mais en 1932, une bande thibétaine, soudoyée par un lama, s’empare du district des Salines et le remet au gouvernement de Lassa; ce retour à l’hégémonie bouddhique marque le commencement – ou la reprise – des persécutions. “Yerkalo, écrit le chanoine Lattion en 1945, est encore un de ces postes où le martyre peut couronner une vie apostolique”. (page 11)

Le lamaïsme

“Le bouddhisme se répandit au Thibet sous le nom de lamaïsme. Nous voici loin de l’idéal primitif. Des influences du nord corrompent la doctrine originelle. Les esprits envahissent le monde. Ils se confondent avec les forces de la nature. Le fétichisme se substitue aux valeurs morales et l’effort sur soi-même. Le culte des ancêtres, la sorcellerie, les sacrifices humains remplacent la foi dans les vertus de l’humilité. Le bouddhisme défendait de tuer même les animaux, de mentir, de voler à autrui son bien (…). (page 8)

Une réforme monastique eut lieu au XV ème siècle. Elle restaura la discipline bouddhique en instaurant deux voire trois degrés dans la hiérarchie des ordres religieux. Il y a des moines de stricte observance : les noirs. Puis les moines officiels qui sont au service du roi; ils portent un bonnet jaune. A l’opposé, il y a des religieux indépendants, les rouges”. (page 9)

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Introduction

Ce ne devrait être, primitivement, qu’une mer intérieure, là-haut, entre les montagnes. Puis, par une dépression vers l’est, face à la Chine, l’eau réussit à s’évader en quatre fleuves : l’Iraouadi et toutes ses ramifications, la Salouen, le Mékong et le Fleuve-Bleu. L’ancienne mer n’est plus que glaciers et marécages; mais les quatre fleuves reçoivent d’eux leur éternelle naissance, Ils forment quatre vallées, d’abord à peu près parallèles; il faudrait dire quatre Valais comme le nôtre dans la région de Conches, avec, toutefois, des versants plus abrupts et beaucoup plis élevés. (page 5)

Tout à l’ouest, l’Iraouadi débouche du Thibet, pénètre en Birmanie et forme. en se jetant dans l’Océan indien, le vaste delta de Rangoun. Au centre, la Salouen et le Mékong coulent parallèlement, puis se séparent avant leur sortie du Yunnan, l’une pour arroser la Birmanie, l’autre pour déambuler à travers l’Indochine, marquer la limite du Siam et déposer ses alluvions en Cochinchine, non loin de Cholon et de Saïgon. Enfin, le Yang-Tsé-Kiang ou Fleuve Bleu, après avoir hésité finit par pointer vers l’est, et s’allonger à travers la Chine immense, pendant plus de 2000 kilomètres, jusqu’à Nankin et Shangaï”. (page 5)

(Cf. R. Loup, Martyr au thibet, Maurice Tornay, Chanoine Régulier du Grand-St-Bernanrd, 1910-1949, Ed. “Grand-St-Beranrd-Thibet”, Fribourg 1950, pp 83-85). (page 6)

Dans ce but, je présente le passage suivant, tiré de l’ouvrage Trente ans aux portes du Thibet interdit, écrit par l’illustre historien, le Père Francis Goré. (page 6)